Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé ambassadeur au Gabon le général Philippe Mangou, qui fut le chef de l’armée sous le régime de Laurent Gbagbo, a annoncé une source officielle, jeudi 24 mai.
Selon un communiqué, le conseil des ministres a approuvé « la nomination de Philippe Mangou en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire » de Côte d’Ivoire au Gabon. Nommé chef d’état-major de l’armée en novembre 2004, le général Mangou a été l’un des piliers du pouvoir du président Laurent Gbagbo jusqu’à sa chute, en 2011.
Durant l’essentiel de la crise née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, le général Mangou était demeuré fidèle à l’ex-président, comme les autres chefs militaires, d’ailleurs. Aux yeux de nombreux observateurs il était resté néanmoins en retrait, et avait même perdu une bonne part du contrôle sur ses hommes.
UNE ALLÉGEANCE RAPIDE À L’OPPOSANT DE GBAGBO
Aux mois de mars et d’avril 2011, alors que la bataille d’Abidjan faisait rage entre les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara, appuyés par la France et l’ONU, il avait fait défection avant de revenir finalement dans le camp Gbagbo. Au lendemain de la chute de ce dernier, le 11 avril, lui et d’autres chefs de l’armée avaient fait allégeance à Alassane Ouattara. Parmi eux figurait le général Edouard Kassaraté, patron de la gendarmerie sous le régime déchu, récemment nommé ambassadeur au Sénégal.
Plusieurs dizaines d’éléments des forces armées fidèles à l’ex-président ont cependant été incarcérés et inculpés pour des exactions commises durant la crise, qui a fait au moins trois mille morts. Parmi eux figurent le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la garde républicaine, et l’amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la marine. D’autres cadres de l’armée sous Laurent Gbagbo sont en fuite, comme le commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l’escadron blindé de la gendarmerie du camp d’Agban, à Abidjan.
Le Monde.fr avec AFP