Pour arrondir leurs fins de mois, certaines personnes véreuses, arrêtées par la police municipale, le jeudi 24 mai dernier, se sont transformées en agents de la mairie pour effectuer des contrôles routiers (racketter les transporteurs) mais aussi pour colleter les taxes municipales auprès des opérateurs économiques de la ville.
Cette descente des forces de l’ordre sur le terrain s’est faite dans le cadre d’une mission d’envergure initiée par la mairie de Libreville dans l’optique de démanteler toutes les brigades illégales qui arnaquent actuellement les opérateurs économique sur les marchés, dans la ville entière, ainsi que ceux qui s’érigent en brigades routières pour procéder au racket des transporteurs dans la périphérie de la capitale gabonaise, Libreville.
Quatre faux agents municipaux ont ainsi été pris en flagrant délit alors qu’ils effectuaient leur sale besogne. Pour cela, ils se sont bien munis de documents justificatifs leur autorisant le déploiement sur le terrain.
L’Agence de presse en ligne Gabonews rapporte qu’en situation, ils présentaient de faux extraits de délibération du contrôle municipal, de fausses cartes d’agents municipaux, de faux ordres de missions, entre autres, tous falsifiés par le meneur de la bande, Cédric Obame Mba. Un ancien agent municipal de Libreville qui s’est recyclé dans le banditisme en se faisant accompagner dans sa basse besogne par trois jeunes gens habitant le même quartier que lui.
Dans cette situation, Serge Christian Mombet Mboumi, directeur des recettes à la mairie centrale de Libreville, a indiqué que «C’est un début de soulagement pour la mairie de Libreville, car, nous faisons à présent face à une montée en puissance de faussaires, qui se présentent sous l’identité de la mairie centrale, alors qu’il n’en est rien.» Et d’ajouter : «au moment où je vous parle, il y a environ dix fausses brigades qui opèrent en toute illégalité. Une situation qui terni l’image de la mairie ».
La municipalité envisage, au regard de la situation, de renforcer ses moyens de lutte contre ces dérapages qui prennent de l’ampleur dans la zone urbaine et périurbaine et entend tout mettre en œuvre pour faire payer les coupables. «Nous sommes tenus de corser nos stratégies pour venir à bout de ce fléau qui gangrène notre institution», a déclaré Serge Christian Mombet Mboumi.
La Mairie gagnerait en effet à intensifier ses actions sur le terrain. Car, dans les quartiers mal lotis, et donc difficiles d’accès, il n’est pas rare de rencontrer, au passage, des engueulades entre des présupposés agents municipaux et certains commerçants qui refusent de payer les sommes demandées pour des délits avérés ou non, en souhaitant plutôt se voir présenter des contraventions à payer à la mairie centrale. Ce qui exaspère souvent ces agents qui intimident les plausibles contrevenants par tous les moyens et annoncent des sanctions lourdes tels que le rapatriement ou le transfert à la prison centrale.
Pour le moment, les quatre indélicats ont été transférés au poste de police pour une garde à vue et seront présentés dans les prochains jours devant le procureur de la République, pour répondre de leurs actes.