Afin d’évoquer les modalités de leur participation au processus de mise en place de la biométrie dans le système électoral national, l’ensemble des partis politiques s’est retrouvé le 31 mai à Libreville autour de Jean François Ndongou, ministre de l’Intérieur.
D’entrée, le chef du département de l’Intérieur a affirmé avoir appelé ses interlocuteurs pour leur faire part «du niveau d’avancement du dossier relatif à la biométrie» d’une part, et les inviter «à proposer leurs représentants dans les commissions constituées pour cette opération et qui devront s’occuper des différentes missions sur l’ensemble du territoire national», d’autre part.
Président de l’Union pour la nouvelle République (UPNR, opposition), Me Louis Gaston Mayila, a estimé qu’il fallait au préalable «définir un cadre de concertation avant d’espérer faire partie des commissions. Certes il n’y a pas d’inconvénients d’en faire partie, mais, à condition de connaître leur marge de manœuvre au sein de ladite commission».
L’opposition a dit exprimer une «suspicion légitime» du fait de ne pas avoir été associée à la confection du cahier de charge transmis à la société adjudicataire. Aussi, entend-elle jouer à fond sa carte en exigeant d’avoir un mot à dire dans ce processus. Par ailleurs, le coût de la biométrie, estimée à 20 milliards de francs CFA, était également au centre des débats. A ce sujet, l’opposition a estimé que ce coût était trop élevé et qu’il s’agissait-là d’une manœuvre de «détournement voilé de l’argent du contribuable». Selon elle, «avec une somme divisée par quatre, c’est-à-dire 5 milliards de francs CFA, cette nouvelle technique était réalisable».
Pour ce qui concerne le cahier de charges, l’opposition a insisté pour qu’il leur soit transmis en vue d’un «contrôle minutieux des données qui s’y trouvent». Sur ce point, le ministre Ndongou a promis transmettre uniquement les grandes lignes qui y sont contenues car, l’Etat étant le commanditaire de cette biométrie, «il n’est pas question de transmettre le cahier de charges du prestataire à quelqu’un d’autre».
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Jean François Ndongou a informé que le gouvernement avait prévu 138 commissions au total qui devront superviser les différentes opérations. De même il a invité l’opposition à faire parvenir au niveau du ministère, les noms de leurs participants dans la commission nationale d’enrôlement à raison de 3 personnes par camp, soit 3 pour la majorité et 3 pour l’opposition. Quant aux commissions provinciales, départementales et de districts, elles auront 4 personnes, à savoir 2 pour chaque groupe.
Enfin, a conclu Jean François Ndongou, «la liste provisoire biométrique sera prête d’ici au 31 décembre 2012. La Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) sera également présente dans la phase de formation des agents et de l’enrôlement». Une nouvelle rencontre est prévue le 1er juin autour de l’entreprise française Gemalto, adjudicataire du marché de la biométrie, qui apportera un certain d’explications techniques sur cette technologie.