Les négociations avec la tutelle entamée le 1er septembre ont permis au gouvernement d’obtenir un sursis de trois mois pour accéder aux revendications des personnels de santé, qui réclament depuis le début du mois d’août une augmentation de leurs traitements et de leurs primes de logement. Le Syndicat national du personnel de santé a annoncé le 5 septembre que la grève générale observée du 27 août au 1er septembre derniers reprendrait de manière illimitée le 26 janvier prochain si la tutelle ne met en place les mesures nécessaires dans ce délai.
Dans la perspective d’un réaménagement en profondeur de la fonction publique hospitalière, le Syndicat national des personnels de la Santé (SYNAPS) a accordé le 3 septembre dernier un délai de 3 mois aux autorités de tutelle pour revaloriser leurs traitements et leurs conditions de travail.
Réuni à Libreville en séance extraordinaire, le bureau exécutif du SYNAPS a abordé la grève du personnel de santé, l’offre et la qualité des soins aux populations ainsi que les récents événements du Centre hospitalier régional d’Oyem.
Après le mouvement de grève général observé du 27 août au 1er septembre derniers grâce à une coordination des représentations syndicales des différentes établissements de santé de la capitale, «le SYNAPS, qui respecte la diversité des organisations syndicales au ministère de la santé et qui prône la réelle défense des intérêts aussi bien des structures que ceux des agents, loue aujourd’hui le courage des syndicats amis», a déclaré le secrétaire général du syndicat, Serge Mickala Moundanga.
Les médecins et infirmiers de Libreville avaient suspendu leur mouvement de protestation le 1er septembre dernier pour entamer des négociations avec le ministère de la Santé. «On ne peut pas poursuivre la négociation et en même temps faire grève» a expliqué monsieur Mickala Moundanga.
«Le SYNAPS exhorte les différents responsables des structures sanitaires et hospitalières à mettre en pratique dans les délais raisonnables, tous les mécanismes d’établissement des présences au poste conformément à la circulaire signée du ministre de la santé et aux personnels de poursuivre le travail jusqu’à nouvel ordre» stipule le communiqué final de la séance.
«Le gouvernement devrait considérer ce dernier mouvement comme étant une grève d’avertissement et que le 26 janvier 2009 à 6h00 au plus tard, sera déclenchée une grève illimitée» a toutefois précisé le secrétaire général du SYNAPS.
«Si l’attribution de la prime hospitalière et l’indemnité de logement peuvent régler la question de la motivation profonde et individuelle, il est illusoire de croire que l’offre des soins de qualité soit possible sans sa véritable clé qui est la fonction publique hospitalière» ont expliqué les membres du bureau exécutif.
La prime de logement du personnel de la Santé stagne à 45 000 francs CFA depuis de nombreuses années alors que les prix des logements ont considérablement augmenté dans la capitale gabonaise avec la crise du logement. Un infirmier gabonais touche un salaire mensuel d’environ 135 000 francs CFA.
Le cahier des charges des personnels de la Santé est sur le bureau de la tutelle depuis 2003, où la situation économique difficile n’avait pas permis aux autorités d’accéder à toutes les revendications des infirmiers et médecins gabonais.
La ministre Angélique Ngoma avait annoncé la tenue prochaine d’une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre et impliquant les départements des Finances et de la Santé mais avertit que cette mesure ne pourrait être prise en compte qu’à partir de l’exercice budgétaire 2009.
La centrale syndicale a laissé jusqu’au 26 janvier 2009 au gouvernement pour mettre en œuvre les mesures nécessaires et appliquer une revalorisation effective de leurs traitements et de leurs conditions de travail.