Après plus de 72 heures de détention, les 19 étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), interpellés le 11 juin, ont été présentés au procureur de la République, le 14 juin, pour répondre de leurs actes, qualifiés de «trouble à l’ordre public» et «entrave au bon déroulement des activités académiques».
La cellule où ont été enfermés les 19 étudiants de l’UOB arrêtés le 12 juin 2012, vidée de ses occupants.
En effet, ces étudiants ont été mis aux arrêts alors qu’ils essayaient de faire cesser les cours lors d’une nouvelle manifestation de revendications, notamment liées à l’opposition au critère d’âge maximum de 27 ans pour l’accès aux bourses. «Ils disent que nous sommes instrumentalisés», a déclaré à l’AFP Edvin Ballack Ondo, interpellé le 11 juin puis hospitalisé le lendemain après un malaise.
Ce dernier et un dénommé Lionel Ella Engonga, sont les seuls des 21 étudiants interpellés à avoir été libérés. «La première question qu’on nous pose est de quelle ethnie tu es. Quand tu dis Fang, les gendarmes disent qu’il y a une main noire», a expliqué Edvin Ballack Ondo, au sortir de sa détention. Citant une source policière, le quotidien L’union, dans sa parution du 13 juin, affirmait également que «ces étudiants sont manifestement manipulés par des hommes politiques». Info ou intox ?
«On peut garder un étudiant pendant près de 30 minutes juste pour le pousser à dire ce qui n’est pas vrai (…) en nous giflant, juste pour entendre que c’est André Mba Obame qui est derrière nous», al poursuivi l’étudiant sus nommé. Dans une affiche lisible le 14 juin au sein de l’UOB, les étudiants ont été appelés à se rassembler massivement aux abords du Tribunal de Libreville, en guise de soutien à leurs condisciples.
Aux dernières nouvelles, les étudiants auraient tous été libérés dans la soirée du jeudi 14 juin. Affaire à suivre.