La première Dame du Gabon, Mme Sylvia Bongo Ondimba, a plaidé pour la réparation des injustices faites aux femmes, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, où elle s’est rendue mercredi, à l’invitation du Réseau national des femmes députées (RENAFED), une structure présidée par Mme Denise Mekam’ne, dont l’un des objectifs est d’inciter la classe politique à prendre en compte les questions de population, d’égalité, d’équité et de développement.
‘’Nous devons tout mettre en œuvre pour le respect du droit de la famille, en luttant contre l’exclusion des personnes vivant avec un handicap, l’isolement des personnes âgées, les violences faites aux femmes et aux enfants, mais également les discriminations de tous genres, les déperditions scolaires, les grossesses précoces et la mortalité maternelle et infantile’’, a déclaré l’épouse du chef de l’Etat.
Des veuves victimes de spoliations sont venues témoigner de leur calvaire devant une assistance comprenant notamment le président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, l’ensemble des députés et les membres du RENAFED.
Emue par ces témoignages bouleversants, la première Dame a mis en garde contre les conséquences néfastes sur la cellule familiale des mauvais traitements infligés aux veuves et aux orphelins, susceptibles de fragiliser la cellule familiale.
« La fragilisation de la cellule familiale peut entraîner celle de la société tout entière », a-t-elle averti, appelant à davantage de réformes pour consolider les droits de la veuve et de l’orphelin.
La première Dame a estimé que la récente mesure de remplacer le conseil de famille par le conseil successoral devrait largement aider à rétablir les conjoints survivants et les orphelins dans leurs droits.
Elle a appelé à une évolution progressiste de certaines dispositions du code civil et de la procédure civile, afin que soient réunies les conditions d’une meilleure défense des intérêts des victimes des spoliations et d’autres actes d’injustice.
‘’Nous devons agir pour que les victimes de spoliations soient en mesure de conserver une partie du patrimoine qu’elles ont accumulé avec leurs conjoints décédés, afin de sécuriser l’avenir des orphelins et restaurer la dignité de la famille’’, a poursuivi Sylvia Bongo Ondimba qui a beaucoup œuvré pour que les Nations unies décident de consacrer, en 2011, une journée à la veuve et à l’orphelin, désormais célébrée chaque année le 23 juin.
Par ailleurs, tout en reconnaissant la grande valeur symbolique du mariage traditionnel dans la société gabonaise, elle a cependant déploré que ce type d’union continue de méconnaître des droits de succession au conjoint survivant et souligné l’intérêt de légiférer sur la question.
‘’Peut-on accepter qu’au terme de plusieurs années de vie commune, une femme ne puisse pas rester dans sa maison ; peut-on accepter qu’elle soit séparée de ses enfants, peut-on accepter qu’elle ne puisse pas bénéficier des biens acquis parfois avec des crédits auxquels elle a participé ? La réponse est non. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas accepter cela’’, a-t-elle martelé.
Le courage politique est nécessaire pour réparer toutes les injustices faites aux veuves et aux orphelins ; pour donner un statut légal au mariage coutumier, selon Mme Sylvia Bongo Ondimba, initiatrice d’un programme dénommé « Tous unis pour la Santé de la Mère et de l’Enfant » visant à améliorer les comportements en matière de santé et d’hygiène, optimiser la formation du personnel médical, renforcer la qualité des soins, garantir l’accès aux structures sanitaires
La première Dame a demandé aux députés d’être les acteurs du changement dans ce domaine : ‘’Ecrivons ensemble l’histoire de notre pays et contribuons ainsi au combat pour la dignité humaine. Entre vos mains réside le pouvoir d’apaiser la détresse de familles gabonaises’’, a déclaré Sylvia Bongo Ondimba.
La première Dame gabonaise entretient une structure de micro crédit dénommée Akassi (les femmes) à l’intérieur de sa fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille.
Depuis sa mise en place en 2011, près de 150 femmes gabonaises ont bénéficié d’un prêt pour financer leurs projets économiques.