Dans le reste du monde… ministre, un poste confortable ?
Dans le reste du monde, les ministres n’ont pas trop à se plaindre non plus. Dans la plupart des pays riches, le salaire mensuel brut dépasse les 10 000 euros : Belgique (17 500 euros), Royaume-Uni (14 000 euros), Allemagne (13 795 euros), États-Unis (12 000 euros), Suède (11 360 euros)…
Et puis, il y a les pays en crise, principalement en Europe. En France, le nouveau président, François Hollande, a montré l’exemple en ces temps de rigueur budgétaire. La réduction de son salaire de 30 % s’applique également aux ministres, dont le traitement passe de 13 423 euros à 9 396 euros. La période bling-bling de Nicolas Sarkozy est révolue. La cure d’austérité est encore plus drastique en Espagne (5 750 euros) et en Italie (4 058 euros), où le personnel politique ne nous avait pas habitués jusqu’alors à cette frugalité.
Les ministres africains sont-ils véritablement en dessous de ces niveaux ? Premier élément de réponse : leurs cotisations sociales déduites du salaire brut n’ont pas grand-chose à voir avec celles de leurs homologues du Nord. Deuxième élément : la fiscalité et le coût de la vie propres à chaque pays constituent des aléas sur le pouvoir d’achat réel. Troisième élément : le salaire n’est qu’une composante de la rémunération globale, puisqu’il y a également les primes et les indemnités.
Au final, ministre est un bon « job » sous toutes les latitudes.
Entre fantasmes et réalité, enquête sur les salires et les avantages des ministres… et de quelques présidents. Acte trois, l’Afrique centrale.
Les chiffres sont parfois trompeurs. Quel est le point commun entre un ministre congolais émargeant à 7 600 euros par mois et son homologue camerounais déclarant 200 euros ? Comme souvent en la matière, le diable se cache dans les détails. En l’occurrence, ce sont les primes et autres indemnités fixées en catimini qui font la différence. Et puis il y a les « à-côtés », confie un ancien ministre. La liste est longue : la caisse du cabinet dans laquelle on peut éventuellement puiser, les déplacements généreusement défrayés… Et pour les moins scrupuleux, il y a les commissions prélevées sur certains contrats publics.