L’Unité de Sécurité et d’Intervention Multisectoriel(USIM-Gabon), a organisé le week-end écoulé une rencontre de sensibilisation communautaire auprès des populations du quartier Ozoungué (5ème Arrondissement de Libreville), sur la dégradation de l’environnement ainsi qu’en matière de lutte contre l’insalubrité et la pollution à tous les niveaux en vue de prévenir tous risques de maladies liées au manque d’hygiène.
« Ozoungué, quartier au sein duquel nous nous retrouvons présentement, à l’instar d’autres quartiers de Libreville en pleine expansion, connait une forte croissance démographique. Ces populations venues d’horizon divers vivent dans des conditions difficiles tant sur le plan de l’hygiène que celui de l’assainissement du cadre de vie. Cette situation pose la question de la gestion des déchets de tous types dans ce quartier sous intégré », a présenté Jean Bounagha (président d’USIM-Gabon).
Selon les informations recueillies sur le terrain par cette Ong, les activités diverses exercées dans cette notre zone d’étude font du quartier Ozoungué « une zone économique artisanale ».
L’étude de terrain a permis de recenser plusieurs types d’activités dont : la pêche qui est l’activité principale exercée dans la zone par les colonies résiden tes.
La pêche commerciale est exercée en mer pour le ravitaillement des marchés de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Elle se fait en deux étapes parmi lesquels : l’étalage et le fumage des poissons.
Chaque fin de semaine, les vendredis et samedi, un ou plusieurs camions de six roues chargent un volume de poissons séchés de la valeur quantitative de 20 à 25 Tonnes à destination du Cameroun, du Nigéria etc. L’installation anarchiques et la destruction de la mangrove, le rejet des déchets dans la nature et la déchetterie en vrac aux abords des maisons, l’abandon des filets aux bords de l’eau exercent un impact lié sur l’environnement.
Pour le pr ésident de l’USIM-Gabon les conséquences sur l’environnement dans cette zone se résument en la disparition de la mangrove, la disparition des habits de la faune, la perturbation de la faune aquatique, la destruction du littoral.
A cela s’ajo ute d’autres conséquences sur la santé des populations provoquées par la fumée.
« Tous les organes qui entrent en contact avec les substances de la fumée sont à risque de cancer. Les probabilités de survivre 5 ans à un cance r des poumons sont de 10%. Environ 90-95% des adultes atteints d’un cancer du poumon sont des fumeurs. 25 – 40% de toutes les personnes décédées d’un cancer sont mortes à cause de la fumée », a expliqué M.Bounagha ajoutant que le paludisme, la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya, les fièvres hémorragiques, les mollusques et les schistosomiases, la bilharziose urinaire (Schistosoma ha/mafobiurn) sont autant des maladies causées par les mangroves.
« Les marais de mangrove sont souvent la première ligne de défense et contribuent à protéger la côte de l’érosion et des orages. Les mangroves sont aussi l’un des meilleurs moyens naturels de combattre le réchauffement planétaire, parce qu’elles ont une grande capacité de piégeage de carbone. Cette caractéristique des mangroves requiert d’urgence toute notre attention. L’une des contributions les plus importantes que les mangroves ont à offrir est cette capacité de séquestrer le carbone de l’atmosphère et de le stocker dans leur substrat marécageux. Les mangroves sont des usines à carbone. Les calculs portent à croire que les mangroves sont l’écosystème naturel qui possède la plus forte productivité nette de carbone (une centaine de livres par acre et par jour)… », a souligné pour sa part, Mme Alphonsine Koumba Mfoubou (chef de service de la protection des inventaires de la faune).
Quant aux p ropositions d’orientations stratégiques dégagées par USIM-Gabon dans le cadre de l’assainissement de cette zone baptisée l’ « Environnement que nous voulons », c ette Ong insiste entre autres, sur : la nécessité d’impliquer fortement les opérateurs économiques et les populations dans le processus de planification, en particulier da ns la mobilisation des ressources ; la prise en compte réelle des préoccupations de l’Environnementale du littoral ; l’importance de la recherche de solutions alternatives en matière d’assainissement ; la nécessité de mettre en place les stratégies de l’assainissement liquide ; l’importance d’une concertation permanente entre tous les acteurs.
Cette rencontre de sensibilisation communautaire auprès des populations d’ Ozoungué s’est déroulée au domicile du c hef de quartier en présence des autorités municipales de la mairie du 5ème arrondissement de la commune de Libreville, des représentants des ambassadeurs du Nigéria et du Togo, du Directeur National de l’Institut d’Hygiène et d’Assainissement entre autres coïncidait avec la première sortie officielle de l’USIM-Gabon.
Portée sur les fonds baptismaux en 2009, USIM-Gabon qui lutte pour l’Hygiène, la Protection et la Gestion Durable de l’Environnement à pour but : le développement social durable et la protection de l’Environnement.