Jean François Ndongou, ministre de l’Intérieur, a fustigé les comportements blâmables des agents des Forces de police et a exprimé sa volonté de redonner à ce corps ses lettres de noblesse.
Premier policier du pays, le ministre Jean François Ndongou s’exprimait à la faveur d’un rassemblement général organisé le 30 juin à Libreville. A l’occasion, il a regretté que «la perception du policier par le public demeure dévalorisante à cause du manque de professionnalisme de certains agents dans l’accomplissement de leurs missions».
Relayé par le quotidien Gabon Matin, Jean François Ndongou a notamment pointé du doigt le manque de courtoisie caractérisé par le tutoiement systématique des usagers interpellés ; la perte des documents des usagers interpelés ; la formation des embouteillages à la suite de mauvais stationnement des véhicules interpelés ; le danger que courent les usagers du fait de l’interpellation des véhicules transportant des produits inflammables et des camions de gros tonnage, alors qu’il suffit de cibler leur siège.
Le contrôle ciblé des véhicules à usage commercial avec encaissement d’amendes sur place ; les amendes arbitraires ; le non port des casquettes ou képis et des matricules par les agents, sont des comportements ayant été tout aussi blâmés par le ministre. Jean François Ndongou a invité le commandant en chef des Forces de police à plus de rigueur, notamment en sanctionnant «tout manquement de nature à ternir l’image et la noblesse de la police».
«A compter de ce jour, il est formellement interdit à tout policier de percevoir des amendes en numéraire sur la voie publique ou au sein des commissariats de police. Car toute amende à percevoir, après une infraction constatée, doit être accompagnée d’une quittance du Trésor pour encaissement par celui-ci», a déclaré Jean François Ndongou. Pour couronner le tout, le ministre de l’Intérieur a averti que «tout policier qui sera pris en flagrant délit écopera de la sanction suprême, à savoir la révocation. Quant à l’usager qui donnera de l’argent à des agents de police, il sera poursuivi pour corruption d’un agent de police dans l’exercice de ses fonctions».
Autant d’avertissements qui ont le mérite d’être clairs et qui semblent (enfin) sonner la fin de la récréation au sein de ce corps dont l’activité consiste à assurer la sécurité des personnes et des biens en faisant appliquer la loi. On se souvient qu’en février dernier, six agents de la Police nationale ont été exclus des forces de l’ordre et quatre d’entre eux ont été placés en détention «pour manquements grave».
Article original : https://gabonreview.com/blog/ndongou-sonne-la-fin-de-la-recreation-a-la-police/#ixzz1zfk1WN1Y