Une trentaine de personnes se sont rassemblées dans le calme jeudi à Paris pour protester contre la réception à l’Elysée du président gabonais Ali Bongo Odimba et pour demander la «fin de la Françafrique», à l’appel du collectif «Sauvons les riches», a constaté un journaliste de l’AFP.
Près du métro rue du Bac (VIIe), elles ont scandé «Bongo dictateur, Hollande complice» en brandissant des pancartes demandant «une politique de la France en Afrique responsable et transparente».
Ce rassemblement intervient alors que le président gabonais, en visite en France, doit être reçu par François Hollande à l’Elysée jeudi avec l’objectif, selon les autorités gabonaises, de «raffermir la coopération» dans «des relations dénuées de tout soupçon».
Les militants souhaitaient se rendre devant un hôtel particulier du VIIe appartenant, selon eux, aux autorités gabonaises pour dénoncer les «biens mal acquis», ces biens immobiliers acquis en France par certains chefs d’Etat africains comme le défunt président Omar Bongo Ondimba, mais ils en ont été empêchés par une vingtaine de CRS.
«François Hollande avait promis d’en finir avec la Françafrique et 50 jours après son élection il reçoit Ali Bongo, le symbole de la Françafrique, avec les honneurs de l’Elysée», a regretté Manuel Domergue, membre du collectif «Sauvons les riches».
«Nous demandons à François Hollande d’aider l’opposition gabonaise et toutes les forces qui contribuent au démantèlement du régime d’Ali Bongo qui pille le pays et organise la répression» de l’opposition, a déclaré à l’AFP Georges Mpaga, porte-parole du collectif «Ca suffit comme ça».
Ce mouvement de la société civile gabonaise, proche de l’opposition, a diffusé un communiqué mardi pour demander à François Hollande de mettre «fin» à la politique de la France avec le Gabon qui, «depuis près de deux siècles, déchire les pages de notre grand livre d’histoire», selon le texte.
Ali Bongo a été élu à la tête du Gabon en 2009, après le décès de son père Omar Bongo, qui s’était maintenu à la présidence pendant 42 ans.