Pendant qu’il tentait d’oublier les moments forts de leur dernière interpellation, le 11 juin dernier, l’un des 19 étudiants de l’université Omar-Bongo (UOB), qui avaient été relâchés dans la nuit du 14 au 15 juin après avoir été présentés au procureur de la République, Nicolas Ondo Obame vient une fois de plus d’être interpellé et écroué.
Le feuilleton judiciaire des étudiants de l’Université Omar Bongo, en grève depuis près de huit mois déjà, avec des semblants de reprise de cours accompagnés de troubles répétés, est loin de s’achever. Le dernier épisode en date est l’interpellation, le 4 juillet dernier, de Nicolas Ondo Obame qui s’est vu écroué le 6 juillet 2012 par un juge d’instruction pour avoir voulu “mettre le feu à l’université”.
«Nicolas Ondo Obame a été placé sous mandat dépôt. On l’accuse d’avoir voulu mettre le feu à l’université», a déclaré Lionel Ella Engonga, qui s’était déplacé avec plusieurs autres étudiants au Palais de justice.
«On a retrouvé un sac qui contenait de l’essence et des chaînes et on l’accuse d’en être le propriétaire. Ce n’est pas à lui et quand il a été arrêté il n’avait pas de sac», a poursuivi Ella Engonga qui dément ces accusations.
«Le pouvoir d’Ali Bongo vient de franchir le Rubicon en envoyant à la prison centrale l’étudiant Nicolas Ondo Obame, arrêté il y a deux jours au sein du campus universitaire, enfermé dans une cellule insalubre à Gros Bouquet et torturé. C’est la preuve que la dictature s’enracine dans la violation des droits de populations et des étudiants qui revendiquent les meilleures conditions de travail. Les preuves sont fabriquées pour camoufler l’acte de torture exercé sur ce jeune», a déclaré le membre de la société civile Ça suffit comme ça et secrétaire exécutif de l’ONG environnementale Brainforest, Marc Marc Ona Essangui.
«On lui attribue un sac contenant une bouteille d’essence, une allumette, etc. Alors que tout le monde sait qu’il n’est pour rien. Le pouvoir est habitué à fabriquer les motifs pour noyer les victimes et j’en sais quelque chose. Nous mettons en garde contre les conséquences de cette décision et exigeons la libération immédiate de cet étudiant», a-t-il conclu.
Lors de la présentation de Nicolas Ondo Obame devant le juge d’instruction, plusieurs étudiants de l’UOB étaient massés aux abords du tribunal de Libreville pour soutenir leur condisciple.