C’est avec satisfaction que notre parti, le BDP-Modwoam (Bongo Doit Partir – Mouvement des Descendants de Wongo, Okwêrêt, Akoma Mba et Mumbina), a appris, ce 15 juillet 2012, l’échec de Jean Ping dans sa tentative de reconduction à la tête de la Commission de l’Union Africaine (UA). La défaite de Jean Ping est une bonne nouvelle non seulement pour le BDP-Modwoam, mais aussi pour tous les démocrates gabonais et africains ! C’est là un dénouement fort embarrassant pour le régime bongoïste qui ne manquera pas de satisfaire les Gabonais, un peuple plus que jamais désireux de tourner la page des Bongo.
Toutes les tentatives désespérées de Jean Ping de se faire réélire à la tête de la Commission de l’Union Africaine (UA), tentatives menées tambour battant avec le soutien de son beau-frère et président illégitime du Gabon Ali Bongo, ont finalement été vaines. Cela signifie, en clair, que les considérations rétrogrades et les jeux d’influence obsolètes pratiqués 45 ans durant sous le régime des Bongo père et fils n’ont pas eu gain de cause. Du moins pas cette fois. Le résultat de ce vote-sanction contre Jean Ping, qui constitue également une sanction de l’Afrique démocratique contre ce digne représentant de la famille Bongo, résonne comme un coup de tonnerre fracassant sous le ciel assombri du bongoland. Et ce n’est que justice vu que Jean Ping est loin d’avoir été un défenseur du peuple gabonais, encore moins un partisan reconnu du processus démocratique sans cesse entravé par les partisans de l’immobilisme et de l’obscurantisme au sein du régime, Ali Bongo en tête.
Cette défaite électorale du représentant du Gabon bongoïste constitue, en effet, le deuxième grand échec, à l’échelle africaine, de ce régime antidémocratique depuis la mort d’Omar Bongo, grand gardien des gris-gris et traditions abjectes du vieux temple françafricain. L’on se souviendra en effet que le premier indice concernant le recul du fameux « prestige » du sérail d’Omar Bongo s’est manifesté après la perte, par ses héritiers directs, du poste de Gouverneur de la BEAC en 2009, au profit de la Guinée Equatoriale (qui n’est pas du reste un pays qui se conforme aux règles démocratiques, loin de nous cette idée ; mais qui s’est néanmoins mieux illustré que le Gabon en termes de réalisation d’infrastructures publiques grâce à la manne pétrolière).
Ces deux cas, bien patents, sont la preuve de l’irréfutable perte de crédit des Bongo au sein des institutions sous-régionales, régionales et continentales. Autant dire que la puissance de l’argent pour l’argent, qui faisait le soi-disant prestige d’Omar Bongo au sein du système françafricain, ne fait plus recette à l’heure même où Ali Bongo, incapable de répondre aux attentes socioéconomiques et politiques des Gabonais, se débat dans l’incompétence et l’immobilisme. Il ne suffit plus pour le Gabon de corrompre comme à son habitude quelques-uns de ses interlocuteurs pour s’assurer de gagner l’élection à un poste convoité par d’autres pays qui, pourtant, et heureusement, s’inscrivent résolument dans la voie d’une modernité de plus en plus affirmée du continent africain.
En d’autres termes, l’Afrique devient exigeante vis-à-vis d’elle-même. Les questions de compétence et d’exemplarité deviennent de plus en plus cruciales dans l’esprit de la majorité des Africains qui militent en faveur d’une émancipation tous azimuts de leur continent. Ne pas en tenir compte, c’est faire preuve de cécité intellectuelle comme c’est d’ailleurs le cas dans notre bongoland. La charité bien ordonnée devant toujours commencer par soi-même, il devenait hautement anachronique qu’un représentant de régime dictatorial continuât à diligenter la destinée d’une Afrique de plus en plus progressiste. Quelle leçon de démocratie et de respect des droits humains Jean Ping pouvait-il donner à l’Afrique quand dans son propre pays le régime qu’il représente s’évertue à avancer à reculons, et ce sous son silence le plus choquant? La modernité africaine, qui semble malheureusement échapper aux bongoïstes de tous bords, c’est-à-dire tant aux fanatiques de l’ordre ancien accrochés schizophréniquement au pouvoir qu’à ceux qui, complices de cet ordre, restent tapis dans une opposition ou des postures factices (avec tout ce que cela a de sclérosant et de répugnant), est en rupture avec une conception absurde du pouvoir et de la conduite des affaires publiques africaines aussi bien au niveau national que continental ou intercontinental.
Ainsi, la victoire de Madame Nkosazana Dlamini-Zuma vient quelque part donner un bon coup de massue au régime oligarchique d’Ali Bongo, un régime qui s’illustre un peu trop souvent par une rhétorique de l’émergence dont la vacuité n’a d’égale nulle part ailleurs en Afrique. L’échec de Jean Ping, comme le BDP-Modwoam le disait dans un article publié il y a quelques temps sur son site, n’est pas du tout un échec que devrait endosser la moindre portion du peuple gabonais, un peuple qui ne s’est jamais reconnu dans le régime autocratique des Bongo, père et fils confondus.
Cet échec cuisant de Jean Ping représente plutôt, à l’échelle africaine, un véritable camouflet personnel pour Ali Bongo et ses fameux « émergents » à la sauce gabonaise, puisqu’ils s’étaient tous visiblement battus becs et ongles pour sauver ce gentil « toutou » de beau-frère nommé Jean Ping. Le résultat du vote des représentants des autres pays à la Commission de l’Union Africaine (UA) ayant été net et sans appel, nous pouvons affirmer que les carottes sont désormais bien cuites pour le bongoïsme et ses déviances! Ce ne sera plus jamais comme avant. C’est donc un message fort qui résonnera pendant longtemps dans les oreilles trop bouchées et le cerveau quasi-inerte des fossoyeurs de la République, de la démocratie et de la transparence électorale au Gabon.
Pourtant, c’est là une décision à laquelle il fallait s’attendre. Le Bdp-Modwoam s’y attendait. Notre mouvement ne saurait par conséquent verser une seule larme face à l’éviction de ce compatriote frappé d’indignité bongoïste. Mieux encore, nous saluons avec soulagement ce coup de massue porté à Ali Bongo, l’usurpateur et arrogant « émergent en chef » du Gabon immergé. Notre souhait de voir Jean Ping recalé ayant été exaucé, et ce malgré son entêtement à rechercher une réélection inutile pour l’Afrique, le BDP-Modwoam se joint à tous les Gabonais et à tous les Africains pour remercier chaleureusement les membres de l’Union Africaine pour leur sage décision. Jean Ping regagnera donc immédiatement le bercail. C’est fini.
Maintenant, en supposant que l’école africaine lui aura servi à quelque chose, nous attendrons de voir si Jean Ping, pour une fois, osera s’activer à donner des leçons de démocratie à son beau-frère Ali Bongo, celui-là même qui ne s’est pas du tout gêné de perpétrer le putsch électoral de 2009 tout en faisant assassiner à Port-Gentil des Gabonais sans défense qui ont héroïquement versé leur sang pour défendre la démocratie que nous réclamons tous à cor et à cri au Gabon depuis 45 ans.
Ainsi, le démantèlement du bongoïsme ne fait que commencer. Mais nous encourageons surtout les Gabonais et les Gabonaises à agir par eux-mêmes, à dépasser leurs peurs primitives et à se joindre massivement aux stratégies insurrectionnelles qui viendront à bout de ce régime qui n’inspire, finalement, que dégoût. Pour le Bdp-Modwoam, le combat à mener contre les Bongo est clair. Les Gabonais doivent eux-mêmes devenir les principaux artisans de leur propre libération. Ils ne peuvent déléguer cette mission à quelqu’un d’autre. Le radicalisme politique s’impose désormais à tous car rien de bon ne pourra plus se faire au Gabon tant que les Bongo seront au pouvoir. Le régime des Bongo est un système immobilisant qui n’entend pas et ne veut point entendre la voix de la raison. Il ne se soucie pas du tout des aspirations du peuple gabonais. Il faut donc l’acculer à une sortie qui ne doit laisser aucun doute dans l’esprit des Gabonais. Les Bongo doivent partir.
Autrement dit, Ali Bongo et ses sbires faibliront toutes les fois que nous serons nombreux à les défier, à les combattre, sans répit et en permanence, exactement comme le firent les peuples de Tunisie et d’Egypte qui ont défié avec détermination les détenteurs d’un pouvoir dictatorial de plus en plus opprimant, le type de pouvoirs corrompus et bornés qui ne laissent aucun autre choix aux peuples que la prise de pouvoir par la force démocratique de la rue (comme ce fut le cas récemment avec Abdoulaye Wade au Sénégal).
Le système PDG-Bongo est en perte de vitesse, sa chute est inéluctable. A chaque Gabonais de s’en convaincre et de se positionner en vue de poser, avec le BDP-Modwoam ou avec d’autres, et chacun selon sa sensibilité, les actes concrets de libération nationale qui précipiteront cette chute.
Fait le 16 juillet 2012
Pour le BDP-Modwoam
Aymar Ibondzy-Pandzou
Secrétaire Exécutif, BDP-Modwoam
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tél.: (1) 973-447-9763