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Syrie : combats très intenses à Damas entre les pro-Assad et les rebelles

Violences sans précédent à Damas en Syrie le 15 juillet 2012 © AFP / UNSMIS
Les affrontements d’une violence sans précédent depuis le début de la crise en Syrie ont éclaté dimanche dans plusieurs quartiers du sud de Damas entre les forces de sécurité et des insurgés. Ils ont repris lundi.

De nouveaux affrontements ont éclaté lundi dans la capitale syrienne au lendemain des combats très intenses qui se sont déroulés dimanche à Damas en Syrie entre les soldats et les rebelles. Alors que le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad a commencé il y a seize mois, ces derniers affrontements ont été qualifiés d’une violence sans précédent par une ONG syrienne, Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces affrontements ont fait 105 morts, dont 48 civils, 16 rebelles et 41 soldats. « L’armée régulière tire des obus de mortier contre plusieurs quartiers » où sont retranchés des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL), a affirmé le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane ajoutant que « ça n’a jamais été aussi intense » à Damas.

Les combats ont eu lieu, notamment dans le sud de la capitale, également en proie à des bombardements de l’armée, selon l’OSDH, alors que des militants ont évoqué des « chars entrant dans le quartier al-Tadamone et des affrontements ». « Les combats les plus violents se sont produits dans les quartiers de Tadamone, Kafar Soussé, Nahr Aïcha, Sidi Qadad. Six civils ont été tués dimanche, dont cinq par des tirs des forces régulières dans le quartier de Sidi Moqdad et un vieil homme dans le bombardement du quartier Qadam. Dans le même temps, des observateurs de l’ONU se sont rendus dimanche à Treimsa, dans le centre de la Syrie, où selon l’OSDH, des bombardements et des combats ont fait jeudi plus de 150 morts, dont des dizaines de rebelles. L’opposition et une partie de la communauté internationale avaient qualifié de « massacre » cette opération.

Des maisons pillées, éventrées et incendiées

La mission de l’ONU a indiqué dimanche soir que « plus de 50 maisons ont été brûlées et/ou détruites » à Treimsa, faisant état de la présence de « mares de sang et de restes de cerveaux » humains. Un dirigeant de l’ASL a été abattu par balles, a indiqué la mission, et un médecin et ses enfants ont été tués par la chute d’un obus de mortier sur leur maison. Selon les 27 habitants interrogés par les observateurs, l’attaque a débuté jeudi à 4h00 par des bombardements puis des opérations au sol. Selon ces témoins, l’armée a mené des perquisitions maison par maison et procédé à des contrôles d’identité des hommes, dont plusieurs ont ensuite été tués ou emmenés hors du village.

L’OSDH avait indiqué que certains habitants avaient été « exécutés sommairement » ou tués en tentant de fuir, et une trentaine de cadavres ont été brûlés. Mais le régime syrien a à nouveau démenti avoir perpétré un massacre. Accusé par l’émissaire Kofi Annan d’avoir utilisé l’artillerie lourde à Treimsa, sur la base des conclusions des observateurs, Damas a nié tout recours aux hélicoptères ou aux chars dans son opération contre des « terroristes » dans cette localité. Estimant que M. Annan s’était « précipité » et ne s’était pas « basé sur les faits », il a assuré qu’il n’y avait « pas eu de massacre » à Treimsa « mais des combats entre l’armée régulière et des groupes armés », faisant état de 39 morts, dont deux civils.

Plus de 17.000 personnes ont péri depuis mars 2011

Des habitants ont raconté dimanche à un correspondant de l’AFP que des maisons avaient été visées, éventrées par les chars, puis pillées par les milices du régime et incendiées. « Ici, des gens ont été égorgés », a expliqué un homme faisant visiter la maison d’une famille connue pour son soutien aux rebelles syriens. A l’intérieur, de nombreux corps calcinés n’ont pas encore été enlevés. Parmi les victimes figurent quatre civils tués par un obus qui s’est abattu sur leur maison à Rastane, selon l’OSDH. A Qousseir, contrôlée depuis des mois par l’ASL, après les bombardements intensifs des derniers jours, des résidents ont creusé des abris dans leurs propres maisons ou commerces.

Dans l’espoir de redonner un élan diplomatique à son plan de paix, Kofi Annan est attendu lundi à Moscou, où il doit rencontrer mardi le président russe Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Une visite de Ban Ki-moon est prévue aussi la semaine prochaine en Chine. Le président américain Barack Obama ne doit pas attendre son éventuelle réélection en novembre pour agir en Syrie, a estimé Abdel Basset Sayda, chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition. L’Iran, principal allié de Damas dans la région, s’est dit prêt à organiser à Téhéran une rencontre entre gouvernement syrien et opposition.

Depuis le début de la révolte populaire en Syrie le 15 mars 2011, plus de 17.000 personnes, en majorité des civils, ont péri, selon l’OSDH. Le Comité International de la Croix Rouge considère désormais que les combats en Syrie sont une situation de guerre civile et souligne à l’intention de toutes les parties que le « droit international humanitaire doit s’appliquer ». Dans ce cadre « le droit international humanitaire prime chaque fois qu’il y a des hostilités », a ajouté ce porte-parole. Ce droit définit les conditions de la protection des populations civiles mais aussi de « la protection des gens qui ne sont plus en train de se battre, par exemple les blessés mais aussi les conditions dans lesquelles ils pourraient être détenus », a souligné ce porte-parole.

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