Onze ans après leur licenciement pour motif économique, les anciens employés de la CFG, devenue Cora’Wood, continuent de réclamer leurs indemnités. Alors qu’en février dernier, le ministre de l’Économie a promis le paiement définitif des droits réclamés, les licenciés qui n’ont toujours rien reçu ont entamé un sit-in devant le Trésor public de Port-Gentil, depuis le 12 juillet.
Face au retard accusé dans le paiement de leurs droits, recalculés par la force des choses, les anciens agents de la compagnie forestière gabonaise (CFG) ont entrepris, depuis le jeudi 12 juillet, un sit-in devant le Trésor public de Port-Gentil. «État gabonais, réalisez vos promesses confirmées par vos courriers du 13 janvier et du 13 février», «Pourquoi le Gabon est-il devenu un pays de torture ?», peut-on lire, entre autres, sur les banderoles tendues sur les lieux de la manifestation.
Jointe au téléphone, Mme Jocktane, porte-parole du mouvement, a indiqué que le licenciement, en 2002, des personnes en grève n’avait pas respecté les normes et textes régissant le travail au Gabon. Après une lutte pour le recouvrement de leurs droits, une lettre nominative du ministre de l’Économie, datée du 13 février 2012, a signifié à chacun d’eux qu’après calcul de leurs droits, il y avait effectivement un manque à gagner qui devait incessamment leur être payé. A ce jour, cette promesse du ministre est restée sans effet. Les manifestants avaient déjà reçu en janvier de la même année, la reconnaissance des droits sociaux non payés représentant 18 mois de salaire pour chacun.
A titre de rappel, en juin 2011, Landry Oguele, secrétaire provincial chargé des litiges et contentieux au bureau provincial de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) Port-Gentil, expliquait que «La Compagnie Forestière du Gabon (CFG) a connu une privatisation qui s’est faite d’une manière cavalière. Les représentants des travailleurs n’ont pas été associés au processus de privatisation, et cela a entrainé un licenciement de 1080 travailleurs (…) Dans le protocole d’accord signé entre l’État gabonais et le repreneur Cora’ Wood, l’État avait pris l’engagement de payer le plan social et dans une convention de mise à disposition du personnel signé entre l’Etat et Cora’ Wood, l’État dit bien que la convention de mise à disposition prendra fin après l’exécution du plan social. À ce jour ce plan social n’a jamais été exécuté».
Spécialisée dans l’exploitation et la transformation du bois (lattes, chevrons planches contreplaqué, etc.), la CFG a pris la dénomination de Cora’ Wood après sa vente en 2001 par le gouvernement gabonais. Depuis lors les employés déflatés réclament le paiement de leurs droits, autour desquels beaucoup de magouilles ont été signalés, autant par les concernés que par la presse qui a publié de nombreux fac-similés à ce sujet.
Aux dernières nouvelles, le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime a envoyé aux manifestants un message leur intimant l’ordre de quitter les lieux, la police a été signalée sur les lieux du sit-in à la tombée de la nuit, ce 13 juillet 2012. Onze ans déjà que ces agents attendent d’être indemnisés.
Article original : https://gabonreview.com/blog/corawood-port-gentil-onze-ans-de-combat-pour-des-droits-sociaux/#ixzz20np1dMXj