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Encore un mois de prison ferme pour Nicolas Ondo

« Le Chef de l’Etat s’est engagé à accompagner pendant 2 ans, les 1941 étudiants atteints par la limite d’âge », Séraphin Moundounga (Ministre de l’Education Nationale)
Le procès de l’étudiant Nicolas Ondo plusieurs fois reporté a connu son épilogue ce 6 août 2012 avec l’annonce d’une condamnation à 4 mois de prison, dont 2 mois fermes. Une décision de justice qui n’a pas été du goût des étudiants occasionnant ainsi des affrontements entre ces derniers et les forces de l’ordre dans l’enceinte de l’université Omar Bongo, lors de leur retour vers leur campus.

Faisant partie des 19 étudiants de l’université Omar Bongo (UOB) qui avaient été relâchés dans la nuit du 14 au 15 juin dernier après avoir été présentés au procureur de la République, Nicolas Ondo Obame, interpellé le 4 juillet puis écroué, a été jugé pour des motifs qui, selon ses avocats, sont autres que ceux portés par l’accusation.

Initialement accusé pour trouble à l’ordre et la sécurité publique, la décision du juge à l’endroit du jeune étudiant n’a pas été la résultante de cette accusation mais celle de la tentative d’incendie. «Il se trouve qu’à l’audience, le délit d’infraction ne tenait pas. Et le ministère public a vu le procureur qui avait justement décidé ce jour-là que cette infraction soit justement prise en compte lors du jugement sur la base de l’article 99 portant sur l’atteinte à l’ordre et à la sécurité publique et comme, il n’y a pas eu trouble à l’ordre et la sécurité publique, cette infraction ne tenait pas. À notre grand étonnement, nous sommes surpris, qu’il soit condamné pour une tentative d’incendie», a laissé entendre son avocate, Me Naomie Assoumou, avant de poursuivre : «Cette décision ne nous arrange pas, elle n’est pas juste, et pourtant le ministère public avait été clair.»

«Je viens de constater que la justice est très injuste, la plainte avait été faite par le ministère public, et à l’audience, le ministère public avait bel et bien demandé de relâcher l’étudiant Ondo Obame Nicolas. Aujourd’hui on ne sait plus pourquoi il peut être condamné. C’est comme si quelqu’un d’autre avait porté plainte contre Nicolas. C’est pourquoi je qualifie cette justice d’injuste», a renchéri le représentant des étudiants, Firmin Ollo Obiang.

Le retour des étudiants venus assister leur condisciple a occasionné, entre ces derniers et les gendarmes en poste à l’entrée de l’université Omar Bongo, des échanges ayant conduit à une énième arrestation de cinq étudiants dont on ignore encore la destination.

«En rentrant à l’université à l’issue du procès de notre condisciple, les gendarmes sont arrivés derrière nous et cela a créé beaucoup d’échauffement jusqu’à ce que, pour les repousser, nous avons essayé de lancer quelques cailloux. Mais, eux, ils ont usé des bombes lacrymogènes. Tout le monde a couru et nous avons été poursuivi jusqu’à l’intérieur du campus. Et aujourd’hui encore, ils ont arrêté cinq étudiants dont nous ignorons l’endroit où ils ont été amenés», a confié Firmin Ollo Obiang.

«Ce n’est pas un moyen de décourager les étudiants. Cette année, cette limite vient d’être levée. Moi, j’ai été arrêté trois fois déjà, j’ai été en cellule, mais cela ne m’empêche pas de continuer à tenir sur la nécessité de résoudre ces problèmes qui concernent tous les Gabonais. Que les uns et les autres ne se trompent pas là-dessus. Nicolas sortira même après un an, mais l’idéal ne se tue pas avec la prison», a poursuivi le représentant des étudiants.

«Dans l’intérêt de mon client, moi personnellement, je n’ai pas envie de faire appel, du fait que la lourdeur administrative ne va pas nous faciliter les choses. Mais nous sommes quand même plusieurs avocats et j’attends ce que les autres vont décider. Il lui reste un mois car, il a déjà purgé un mois au cours de sa détention. Nous ferons tout pour qu’il sorte», a déclaré l’avocate d’Ondo Obame Nicolas par rapport à l’éventualité de faire appel.

Depuis janvier dernier l’UOB est secouée par plusieurs manifestations à travers lesquelles les étudiants demandent la suppression de la limite d’âge, fixé à 27 ans, l’obtention des bourses d’études, l’harmonisation du système Licence-Master-Doctorat, l’électrification de tous les amphithéâtres, la réhabilitation de la bibliothèque et du restaurant universitaires, la gratuité de l’Internet ainsi que de meilleures conditions d’hygiène.

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