Ali Bongo a haussé le ton après la violente manifestation organisée mercredi par l’opposition. Cette dernière, qui avait annoncé la mort de trois manifestants suite à l’intervention des forces de l’ordre, a finalement revu son bilan à la baisse. Le chef d’Etat gabonais a dénoncé une nouvelle manipulation de ses rivaux.
Ali Bongo compte bien montrer que c’est lui le patron du Gabon. Le président gabonais est sorti de son mutisme après la manifestation organisée mercredi à Libreville par le parti d’opposition Union nationale (UN) dissous de l’opposant André Mba Obame. Il a dénoncé une nouvelle tentative des leaders de l’opposition de troubler le pays. Ces derniers, qui avaient dénombré trois morts suite à l’intervention des forces de l’ordre, ont finalement revu leur bilan à la baisse, affirmant qu’il n’y a eu qu’un mort.
« Il n’y aura pas de chienlit au Gabon »
Une information démentie par le gouvernement, dont la riposte ne s’est pas faite attendre. « Il n’a été enregistré aucune perte en vie humaine, seuls quelques dégâts matériels et quelques blessés légers », a-t-il indiqué dans un communiqué. Ali Bongo est, quant à lui, directement entré en scène pour régler ses comptes avec ses rivaux. « Je ne laisserai pas « la chienlit (le désordre, la pagaille) » s’installer au Gabon. Force doit rester à la loi et force restera à la loi , a-t-il prévenu et selon ce que rapporte l’AFP. Je ne vais pas laisser notre pays entre les mains de ceux qui, après avoir été aux affaires et s’être illustrés par la trahison, la manipulation, l’enrichissement personnel, l’intolérance et le mépris des populations, veulent aujourd’hui casser et détruire le Gabon ». Le dirigeant gabonais s’adresse ainsi à André Mba Obame, ancien baron du régime passé dans l’opposition à la mort d’Omar Bongo.
L’émetteur de la télévision de Mba Obamé incendié
Remuant le couteau dans la plaie, le gouvernement a même salué « la réaction mesurée des forces de l’ordre » lors du rassemblement, affirmant que l’opposition a mené une manœuvre « politico-politicienne ».
Après la dispersion de la marche, plusieurs personnes ont été interpellées. Et les arrestations se poursuivent pour que chacun répondent de ses actes, selon le pouvoir. De son côté, l’opposition a dénoncé la destruction de l’émetteur de TV+, propriété d’André Mba Obame, par des hommes armés cagoulés. Pour Franck Ngema, directeur de la chaîne, « cet énième sabotage et cet acharnement du pouvoir contre TV+ confirment l’absence de liberté d’expression et de la presse ». Les règlements de comptes entre opposition et pouvoir semblent repartis de plus belle.
Décidément, on dit que « rien ne change tout se transforme » Ah ouais?