Le ministre gabonais de l’Intérieur, Jean François Ndongou a déclaré samedi dernier dans une conférence de presse qu’il saisira le procureur de la République pour mettre en place une commission médicale nationale et internationale pour statuer sur la santé mentale et physique de l’opposant André Mba Obame, par ailleurs secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN) dissous.
‘’Je vais saisir le procureur de la République pour la mise en place d’une commission médicale nationale et même internationale pour statuer sur son état de santé mentale et physique’’, a déclaré M. Ndongou, ajoutant que s’il est prouvé qu’il ne soit pas en possession de toute ses facultés physiques et mentales, il sera invité à se faire évacuer avec l’appui de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
Le ministre de l’Intérieur a tenu ces propos alors que l’opposant Mba Obame et les autres leaders de l’UN animaient un meeting au siège de leur parti dans le 2ème arrondissement de Libreville.
M. Ndongou a indiqué que si son ancien collègue (M. Ndongou lui a remplacé au ministère de l’Intérieur, ndlr) ne se soumettait pas aux analyses de cette commission, il sera considéré comme responsable de ses actes.
‘’Le gouvernement refuse d’avoir la même attitude que MM. Myboto et Eyeghé Ndong, respectivement, président et vice-président de l’ex-UN qui se servent de son état de santé à des fins politiciennes ou mieux assouvir leurs ambitions personnelles’’, a-t-il ironisé
André Mba Obame candidat malheureux à la présidentielle du 30 août 2009 est sous le coup de poursuites judiciaires pour troubles à l’ordre public. Le 25 janvier 2011 il s’était autoproclamé président de la République et formé un gouvernement parallèle.
Après cet acte, M. Mba Obame et les cadres de son parti s’étaient réfugiés au siège du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville. Ils ont regagné leurs domiciles après un mois d’exil volontaire grâce à l’intervention du secrétaire général de l’ONU et à la magnanimité du président gabonais, Ali Bongo Ondimba.
En juin 2011, André Mba Obame, ancien baron du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), atteint d’une sciatique paralysante avait quitté le Gabon sur une chaise roulante pour se faire soigner en Afrique du sud. Il a regagné Libreville le 11 août dernier. Dès son arrivé, il a appelé à la tenue d’un meeting au quartier Cocotiers (2ème arrondissement) le 15 août sans au préalable avoir obtenu une autorisation du ministère de l’Intérieur tel que prévu par loi.
Ce meeting a tourné à la confrontation entre les militants de ce parti dissous et les forces de l’ordre avec un bilan lourd sur le plan matériel. Plusieurs véhicules ont été incendiés ainsi qu’une station service. Sur le plan humain, ces affrontements ont fait des blessés légers.
A propos de ces échauffourées, le ministre de l’Intérieur a indiqué que MM. Myboto (ancien ministre), Casimir Oyé Mba (ancien Premier ministre) et Jean Eyeghé Ndong (ancien Premier ministre), ainsi que d’autres membres de l’ex-UN seront poursuivis devant les tribunaux pour troubles à l’ordre public et destruction des biens d’autrui.
Dans une conférence de presse lundi dernier, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé avait déclaré que ‘’force restera à la loi’’ au lendemain de ces émeutes.