Lancée en grandes pompes en 2010 par l’ex-Premier ministre Paul Biyoghé Mba, la Journée citoyenne avait pour but de permettre aux Gabonais, dans leur ensemble, de contribuer à la lutte contre l’insalubrité dans le pays. Aucun mouvement dans ce sens n’a été observé le mercredi 5 septembre.
Fixée au premier mercredi de chaque mois, cette journée devait être mise à contribution par tous les citoyens pour nettoyer de fond en comble leurs habitations, leurs lieux de service et même les espaces publics de leur voisinage. Plus profondément, l’initiative visait le changement de mentalité de la population gabonaise en vue de l’amener à l’observation de l’intérêt public, mais surtout de contribuer à la lutte contre l’insalubrité dans les villes et villages du Gabon.
L’opération, promue par des campagnes de sensibilisation, interpellait tous les usagers de la rue sur le fait que la propreté des villes, des habitations et autres espaces publics, dépend de chacun et qu’un environnement sain est la base de la bonne santé. Aujourd’hui malheureusement, comme bien d’autres initiatives engagées dans le pays, la Journée citoyenne a perdu tout l’entrain des premiers mois. Et ce mercredi 5 septembre, premier vendredi du mois, force est de constater que personne, aucune administration, aucun Gabonais ne s’est mu pour la mise en application des préceptes de cette journée.
Depuis des mois, dans la capitale gabonaise, l’insalubrité a plutôt pris de l’ampleur. La principale entreprise chargée de la collecte les ordures ménagères est submergée et la mairie n’apporte pas de réelles solutions au problème. Comment donc une telle initiative, qui a pourtant connu un franc succès, n’a pu être pérennisée ?
«Le gouvernement doit davantage promouvoir cette journée citoyenne à la télévision nationale afin qu’elle soit pérenne», a laissé entendre un jeune homme interrogé sur la question. «La ville est plus que sale et les causes de cette saleté, c’est sûrement les citoyens eux-mêmes», a-t-il ajouté.
L’initiative semble avoir été enfouie très loin dans les pensées des Gabonais, au point que les personnes interrogées tressaillaient en entendant «Journée citoyenne». Les pouvoirs publics concernés l’ont-ils laissée tomber ?