L’atelier N°5, le dernier, pour l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption est consacré au domaine de la justice. Il se tient ces mercredi 5 et jeudi 6 septembre 2012 à Libreville.
La collecte des données pour un état des lieux et un diagnostic des moyens de lutte contre la corruption aux niveaux sectoriels se poursuit ces mercredi 5 et jeudi 6 septembre 2012 à Libreville, avec la tenue d’un atelier spécifique consacré au système judiciaire. Ce 5e atelier qui doit, comme les précédents, concourir à l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption concerne les agents du ministère de la Justice, les fonctionnaires et auxiliaires de la Cour Constitutionnelle, du Conseil d’État, de la Cour des Comptes, des Cours et Tribunaux ainsi que d’autres organes de l’État, mais aussi les ONG et les confessions religieuses.
De part sa fonction d’institution sociale, la justice est notamment chargée de trancher les litiges que génèrent parfois les relations entre les personnes physiques et/ou morales. Cet atelier va donc permettre d’aborder les aspects liés à l’ampleur de la corruption, ses manifestations, ses circonstances, ses formes, les personnels impliqués, ses causes et conséquences. Il donnera également l’occasion de faire des suggestions pour lutter contre ces pratiques qui se caractérisent par le gain facile et conduisent parfois à l’impunité.
Le phénomène a un impact significatif sur l’économie nationale avec une influence négative sur les recettes fiscales et les dépenses publiques et la croissance. Ce séminaire arrive à point nommé, les populations estimant qu’il faut aller au-delà des dénonciations et accélérer les choses afin que les dossiers, des présumés corrompus, soient transmis à la justice et diligemment instruits.
Très à propos, lors de la session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, le 29 août 2012, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, au demeurant président du Conseil supérieur de la magistrature, avait non seulement rappelé le «rôle fondamental de la justice dans un État de droit comme le nôtre» mais aussi attiré «l’attention des personnels judiciaires sur le nécessité de lutter contre la corruption et ce pour favoriser l’investissement direct étranger et local».
Le président de la CNLCEI, Vincent Lebondo Le-Mali, recevant en janvier dernier les Juges de l’ordre judiciaire, avait affiché une préoccupation pertinente : «que faire pour que l’action soit visible et que les Gabonais sachent ce que nous faisons face aux dossiers d’investigations clôturés ?».
Si le but recherché est la fin de l’impunité, il faut cependant que la paix sociale soit garantie, a laissé comprendre, à maintes reprises, le chef de la mission des facilitateurs, Raymond Onana, commis à l’élaboration du document stratégique dont la validation interviendra à la fin du mois d’octobre.
Hasard du calendrier, la collecte des données intervient au moment où sera examinée, dans les touts prochains jours, la Loi des finances 2012-2013. L’année prochaine marquera la mise en œuvre du plan d’action contre la corruption et le blanchiment des capitaux par des centres pilotes.