Initialement prévu ce 6 septembre, le procès des manifestants qui ont été interpellés lors de la marche pour un meeting qui a dégénéré le 15 août dernier au quartier Cocotiers de Libreville, a été repoussé au 13 septembre prochain.
Selon l’AGP, la vice-présidente du tribunal de Libreville, Emma Kouya, a expliqué que le procès a été renvoyé pour «voir plus clair sur certains cas», afin de rendre un verdict juste. En effet, certaines personnes avaient été interpellées par la police alors qu’elles n’avaient rien à voir avec la manifestation, juste parce qu’elles se trouvaient «au mauvais endroit au mauvais moment», selon l’expression du procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé.
54 personnes au total avaient été interpelées lors des manifestations du 15 août. Le 30 août dernier, le tribunal de Libreville avait condamné à douze mois de prison, dont six fermes, 7 manifestants poursuivis pour «dégradation de biens d’autrui et vol». Ce procès n’a toutefois pas dissipé les doutes sur la culpabilité des condamnés. Faute de preuves matérielles, seule la parole des forces de l’ordre, pourtant confuse et parfois contradictoire, a semblé compter aux yeux du tribunal.
Aucun des accusés ne reconnaissait les faits et tous ont présenté une défense très crédible. D’autant plus crédible qu’il a été impossible à la partie civile de fournir la moindre preuve tangible de leur implication dans les faits qui leurs étaient reprochés : pas d’armes, pas de butin et pas d’images malgré les vidéos de surveillance qui fonctionnaient pourtant.
Les 47 autres prévenus dont le procès devait commencer ce 6 septembre, sont poursuivis pour «trouble à l’ordre public». Fustigeant «l’incivisme» de ces jeunes manifestants «qui ne reculent pas devant les forces de police», le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, avait demandé au tribunal de condamner l’ensemble des prévenus à des peines de prison pour exemplarité.