Quelques jours après la décision de conseil des ministres de suspendre, pour une durée de trois mois, des droits de douane et de la TVA sur certains produits, plusieurs opérateurs dans la grande distribution ont réagi favorablement à cette mesure en réponse à la vie chère.
«Pour un départ, c’est une très bonne chose. Il faut saluer les mesures de ce genre-là. Le gouvernement a donné ce qu’il pouvait donner à son niveau. Maintenant nous allons voir combien ces produits vont nous coûter, étant donné que nous ne payons plus les droits de douanes et la TVA», a indiqué Bernard Azazi Oyiba, patron de Prix Import, relayé par le quotidien L’union.
La décision gouvernementale qui concerne neuf groupes de produits, arrive ainsi en soutien au plafonnement des prix de certains produits de consommation courante, annoncé quelques jours plus tôt. Toutefois, ajoute Bernard Azazi Oyiba, «ces mesures prises par le gouvernement doivent également inciter toute la chaine logistique portuaire à adopter des mesures citoyennes afin d’alléger les charges des importateurs.»
«Des mesures d’accompagnement sur le port d’Owendo vont également devenir nécessaires pour plus tard. Notamment les tarifs pratiqués par les aconiers», a-t-il renchéri. Disposant, par ailleurs, encore de stocks considérables de marchandises, pouvant tenir trois mois, les importateurs craignent des pertes sur leurs marges bénéficiaires du fait que ces marchandises ont été payées en s’acquittant des droits de douanes.
En effet, explique le directeur général de Prix Import, «je viens de recevoir des conteneurs de tomates où j’ai payé des droits de douane complets. Je n’importerais donc pas de tomates avant trois mois. Qu’est ce que je gagne finalement ? Je ne peux donc pas faire de bénéfices. Si cette mesure était valable six mois, j’aurai gagné en renouvelant trois mois après mes stocks sans payer des frais de douanes et de TVA».
Qu’à cela ne tienne, les importateurs peuvent néanmoins constituer des stocks importants de marchandises à bas prix et les revendre après trois mois… mais à quel prix ? Une question sur laquelle est attendue un dispositif de contrôle des prix sera mis en place en vue de la maîtrise de l’inflation par le gouvernement.