Pour ne pas tomber dans un piège comme celui du 15 août dernier, les partis de l’opposition gabonaise ont demandé une autorisation au ministère de l’Intérieur en vue de l’organisation d’un meeting, le 22 septembre, au carrefour Rio. Le rassemblement a été approuvé, sans l’Union nationale, dissoute.
La sortie projetée de l’opposition gabonaise, après les assises de Mouila ayant abouti à la création de l’Union des forces du changement (UFC) et la conférence de presse de samedi dernier à la Chambre de commerce de Libreville, vise à expliquer à la population les préconisations de cette coalition, mais aussi à réaffirmer la nécessité d’une Conférence nationale souveraine dans le pays.
Alors qu’une rumeur faisait état du refus du ministère l’Intérieur pour la tenue du meeting annoncé, l’avenue de Cointet, siège du ministère dirigé par Jean François Ndongou, a rendu public sa décision d’autoriser la manifestation. Le texte, signé par le porte-parole de ce ministère, Jean-Eric Nziengui Mangala, rétabli les faits : «le 17 septembre dernier, par lettre, messieurs Louis Gaston Mayila et Jules Bourdes Ogouliguendé ont saisi le Ministre de l’Intérieur à cet effet, sans préciser quel est le groupe de l’opposition qui organise cette manifestation, l’opposition au Gabon étant plurielle». Le 18 septembre, par courrier, «le ministre de l’Intérieur leur a répondu en disant d’indiquer nommément les partis politiques qui organisent cette manifestation, histoire de responsabilités devant la loi.»
Le 19 septembre 2012, les requérants ont indiqué que la manifestation est organisée par partis de la Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA) – C.D.J, P.G.P, Morena, Morena Unioniste, l’URDP – et ceux de l’Alliance pour la restauration et le changement (ACR) – U.P.G, UPNR, ANB, RNB, EPI, PDS et FPU.
En réponse de quoi, un autre communiqué du ministre de l’Intérieur invite à «préserver tout au long de cette manifestation, la flamme de l’esprit républicain» et met les organisateurs de ce meeting en garde : «les responsables de l’ex-Union nationale, parti politique dissout, ne doivent pas s’exprimer au cours de ce meeting […] Faute par les organisateurs de cette manifestation politique de se conformer aux présentes directives, ceux-ci s’exposeraient aux affres de la loi relative aux partis politiques.»