Après plusieurs semaines d’observation, le président exécutif de l’Organisation non gouvernementale (Ong) Croissance Saine Environnement, Nicaise Moulombi a rompu le silence à la faveur d’un point de presse tenue ce dimanche pour analyser la situation socio-politique et économique du Gabon : intégralité.
L’ONG Croissance Saine Environnement attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation écologique, économique et sociale qui prévaut dans notre pays depuis un certain temps. Entre autres le climat social délétère qui règne à la Société Casino, gérant du Magasin Mbolo, où on parle de nombreuses violations des droits HUMAINS des salariés, de violation de l’intimité des caissières, de manipulation des forces de polices et des violations de procédures.
Sur la Gouvernance Ecologique, Secteur pétrolier : l’ONG s’étonne du mutisme du gouvernement sur le manque de transparence dans la communication au peuple gabonais des résultats de l’audit de la Société ADDAX, audit relatif au passif écologique d’une part et sur le retrait de permis à cette Société avec pour conséquence les licenciements massifs d’autre part. Afin de ramener la sérénité auprès du personnel de cette société, et rassurer le combat des écologistes pour la protection de nos écosystèmes, l’ONG demande au gouvernement et aux parties concernées, de respecter les clauses réciproques d’engagement contenues dans le contrat provisoire de gestion de la licence suspendue et dont l’ONG détient une copie.L’ONG se félicite de l’initiative du gouvernement de la signature de l’accord pour la réalisation du gros œuvre de la route reliant Tchibanga – Mayumba – Gamba avec la société Shell Gabon. Toutefois elle émet des réserves sur la capacité de ladite société à résoudre le lourd passif écologique, dans l’enfouissement des déchets liées à son activité pétrolière, dans les sites de Gamba, Ndogou et Rabi Kounga. Dossier évoqué sous le gouvernement Eyéghé Ndong qui n’a malheureusement pu rien faire.
Restant dans le secteur pétrolier, l’ONG reste en attente des résultats de l’audit de la Société Maurel et Prom, qui a aussi créé un passif écologique dans ses exploitations.
Sur la gouvernance Economique, production d’huile de palme : notre organisation a dénoncé le système de destruction des palmiers dans le site de Nzilé par la Société SIAT Gabon, au moyen de l’utilisation de deux produits toxiques interdits. L’ONG qui attend toujours les éléments scientifiques attestant de la bonne foi de SIAT Gabon, s’étonne que le ministère en charge de l’agriculture tarde à organiser la table ronde prévue avec les responsables de SIAT Gabon, afin d’éclairer les gabonais, notamment les habitants de Lambaréné sur les dangers de ce procédé et les mesures de protection préconisées par l’entreprise.
Industries minières : Sur les industries minières, l’ONG interpelle le gouvernement à publier les rapports de l’Initiative de transparence sur les industries extractives. Elle demande aux membres de la Société civile de rendre leur tablier, pour éviter de se rendre complice de la mauvaise gestion. S’appuyant sur la dernière déclaration du gouvernement sur le projet de la mine de fer de Bélinga, tout en se félicitant des efforts de l’Etat sur ce projet, notre ONG souhaite également que l’Etat communique sur les avancées du projet et sur ce qu’il appelle « La mise à plat du projet ». Surtout elle sollicite un éclairage sur le choix du gouvernement de la Société autrichienne.
Sur la Gouvernance Sociale et les Droits humains : Qualité de l’eau : ayant appris avec surprise les déclarations de satisfaction de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale du groupe Véolia sur la qualité de l’eau, notre ONG s’étonne de ses déclarations pour deux raisons : d’abord parce que depuis notre dénonciation de la mauvaise qualité de l’eau distribuée par la Seeg, le Conseil national de l’eau et de l’électricité n’a plus jamais publié les résultats des analyses, pour respecter les exigences du cahiers de charge, ensuite, parce que depuis quelques semaines encore, la qualité de l’eau au robinet du consommateur est très médiocre et suscite plusieurs plaintes, sans que la Seeg n’apporte aucune explication. Eut égard à ce qui précède, l’ONG Croissance Saine Environnement demande au Conseil national de l’eau et à l’Agence nationale de régulation de l’eau de faire toute la lumière sur la qualité de l’eau, elle exhorte le gouvernement à exiger que ladite agence publie dans les brefs délais les résultats des analyses de l’eau.
Habitat Port Gentil : par ailleurs, saisie par les habitants de la zone de Ntchengué à Port Gentil, une délégation de l’ONG s’est rendue à Port Gentil et sur le lieu dit de Ntchengué, le 15 septembre 2012. La délégation a effectivement constaté la présence des équipements de travaux publics sur les lieux, des engins pour le lancement du chantier, elle n’a remarqué la présence visible d’aucune tombe. L’ONG salue l’initiative du ministre en charge de l’habitat qui répond là à une des recommandations du rapport post électoral de la société civile sur le déficit de logements sociaux dans la ville de Port Gentil. Toutefois, l’ONG remarque avec regret que la situation qui prévaut à Port Gentil est liée à la manipulation politique et à la rétention de l’information par les responsables des collectivités locales, la Commune et le Conseil départemental, sur les ventes illicites des parcelles par ces derniers. L’ONG qui salue l’engagement du ministère de l’habitat de prendre en compte les occupants conformément à la loi, sollicite tout de même la mise en place d’une commission provinciale sur la question.
Zones économiques spéciales : Sur la mise en œuvre du projet de la Zone économique spéciale de Nkock, l’ONG se félicite de la mise en place des instances de régulation des Zones Economiques Spéciales.
Enfin, sur la Gouvernance démocratique et politique : L’ONG se félicite de l’ouverture d’un dialogue sur le conseil national de la démocratie lancée par le Chef de l’Etat, avec les responsables des formations politiques, mais elle s’étonne qu’aucune place n’a été faite aux acteurs de la Société civile dans son ensemble.
Pour terminer, l’ONG Croissance Saine Environnement se félicite du soutien des ses partenaires dans la mise en place d’un « Observatoire des Activités Industrielles Indépendant » pour la promotion du développement durable au Gabon.