Un colloque regroupe à Libreville depuis le mercredi 26 septembre 2012 les experts de l’Université Omar Bongo et de l’Université de Yaoundé II-Soa (Cameroun). L’objectif au final est de resserrer la coopération bilatérale entre les deux pays, mais surtout d’en faire les locomotives de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Pour l’ouverture de ce rendez-vous organisé conjointement par le Centre de Recherche en Géosciences Politiques et Prospective de l’Afrique Subsaharienne (Cergep) de l’Université Omar-Bongo et le Centre de recherche, d’études Politiques et stratégiques (Creps) de l’Université de Yaoundé II-Soa, deux communications ont ponctué les travaux.
La première a été prononcée par le professeur Marc-Louis Ropivia. Axée sur la «Conceptualisation de l’idée de zone de coprospérité et de concepts opératoires de l’intégration régionale en Afrique centrale», cet exposé a donné l’opportunité à l’universitaire de tracer la voie sur laquelle devrait se fonder la mise en œuvre du concept de coprospérité.
Dans sa leçon, il a proposé la création des pôles économiques entre Eboro et Minvoul, pour ce qui est de l’aménagement du territoire. Il a en outre proposé le ralliement des capitales politiques et économiques (Yaoundé-Libreville et Douala-Port-Gentil) ainsi que l’interconnexion des deux pays au niveau énergétique. Ce, sans omettre la libre circulation des personnes et des biens et nécessite l’instauration d’un visa touriste, entre autres. Ces éléments non exhaustifs devront constituer, selon le Pr Ropivia, les contenus d’un resserrement des liens entre les deux pays, mais en plus, ils devraient permettre de construire un noyau politique et économique fort de la Cemac.
Le conférencier camerounais, Joseph Vincent Ntuda Ebodé, s’est quant à lui prononcé sur les «perspectives théoriques et trajectoires pratiques de la pensée de coprospérité». S’appuyant sur le Libéralisme, il a expliqué que cette doctrine de philosophie politique qui fait la promotion des libertés économiques (libre-échange, liberté d’entreprendre, libre choix de consommation, de travail, etc.) favorise la durabilité des rapports, implique la solidarité dans les succès et dans les échecs et accentue la volonté des États à coopérer.
Joseph Vincent Ntuda Ebodé n’a pas manqué de relever qu’il s’agit d’un modèle est gagnant-gagnant, mais ne sera efficace que si le politique, qui est le premier territoire de son applicabilité, joue bien son rôle. Car, c’est elle qui donne les orientations et conduit au succès. Un succès qui doit nécessairement se répercuter sur les relations sous-régionales et l’intégration communautaire.
L’initiative de cette réflexion entre les intellectuels des deux États voisins part du discours prononcé le 18 mai 2010 à Yaoundé par le président Ali Bongo Ondimba, à l’occasion de la conférence «Africa 21», dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun. Elle vise à redonner au couple Gabon-Cameroun sa place de fer de lance et de leader de la sous région d’Afrique centrale.
Le colloque a été ouvert par le gouverneur de la province de l’Estuaire, Jacques Denis Tsanga en présence du recteur de l’Université Omar Bongo et de nombreuses personnalités diplomatiques et politiques des deux pays.