Raymond Ndong Sima était face à la presse ce jeudi pour évoquer avec elle un certain nombre de questions qui préoccupent les populations gabonaises et interpellent le gouvernement décidé à répondre aux attentes du Président Ali Bongo Ondimba.

Les questions relatives à l’éducation, à l’habitat, à la consommation et aux carrières administratives étaient au menu de ce grand échange entre le Chef du gouvernement et la presse nationale et internationale. L’exercice était nécessaire et attendu. Le Premier ministre ne s’est pas dérobé et est allé jusqu’au bout face à une presse qui avait sorti ses griffes tant l’occasion est rare et que la communication des membres du gouvernement ne fonctionne que quand ses derniers veulent communiquer.

A propos de la gestion des carrières administratives, il a été relevé que le gouvernement a fourni des efforts conséquents dans l’attribution des postes budgétaires et la régularisation des situations administratives avec en prime une augmentation de la prime de logement. Le gouvernement tente surtout aujourd’hui de réduire les inégalités entre les agents de l’Etat et entre les administrations.

La question des prix a évidemment élevé le niveau du débat. Raymond Ndong Sima a invité la presse à plus de retenue et de reconnaissance de l’action gouvernementale. « Quand on regarde les articles de presse, on a l’impression que le gouvernement dispose d’une baguette magique pour régler le problème des prix » a-t-il avancé. Pour lui, à ce jour le gouvernement n’a que deux issues : renoncer aux droits de douanes et à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), « mais une telle décision, si elle est prise, ne peut pas avoir des effets immédiats ». Il faut également relever les efforts fournis notamment pour soutenir le secteur pétrolier dans lequel le gouvernement a injecté cent quarante-trois milliards de francs (143.000.000.000 fcfa) pour éviter la hausse des prix du carburant.

Pour ce qui est de l’éducation, le Chef du gouvernement a conforté la décision de suspendre le concours d’entrée en sixième mais il a reconnu que « cela implique des efforts supplémentaires et consistants en matière d’infrastructures notamment… ». Il ne s’est malheureusement pas appesanti sur la situation des universités gabonaises qui ne répondent plus en termes de capacité d’accueil dans les salles de classe et les logements. Aujourd’hui, tous les espaces verts de l’UOB sont en train d’être éliminés alors que depuis quelques mois, les terrains de sport et surtout le célèbre stade de football n’existent plus.

Sur l’habitat, Raymond Ndong Sima a tenté de rassurer l’opinion sur les engagements de l’Etat qui avait annoncé au départ la construction de cinq mille logements par an avant de redescendre à mille. Depuis trois années, difficile de montrer ce qui a été fait en ce sens mais le Premier Ministre rassure et invite les populations à la patience.

L’exercice a permis d’avoir une idée de ce qui a été fait et des ambitions qui sont celles du gouvernement de missions que conduit cet économiste.

« En réalité, nous ne sommes pas satisfaits de ce que le Premier Ministre bous a fournis comme arguments », a affirmé un journaliste présent à cette conférence de presse avant qu’un autre ajoute « on attend de voir ce qui va être fait sur le terrain ».

Selon plusieurs confrères, l’exercice était important sans pour autant que le Premier Ministre l’ait réussi.