Les autorités de Libreville veulent adopter l’anglais comme 2e langue officielle du pays, après le français. L’adoption du bilinguisme permettra au Gabon de pénétrer dans la sphère anglo-saxonne et de bénéficier de nouveaux réseaux de partenariats pour appuyer le développement économique du pays.
(De notre correspondant)
Le Gabon ne sera plus une chasse gardée de la France. Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba affirme cette volonté depuis qu’il a pris le pouvoir en 2009. Il parle de plus en plus de la diversification des partenaires économiques et de l’ouverture du Gabon aux pays émergents. La Chine, l’Inde et le Japon, parmi d’autres, entrent en force dans le pays et y investissent, au détriment de l’ancienne métropole, la France. Maintenant, le Président gabonais, dans cet esprit d’ouverture manifeste déjà la volonté d’instaurer l’anglais comme seconde langue officielle du pays. Ce qui, à long terme, permettra au pays d’intégrer la grande famille du Commonwealth, comme le Rwanda ou le Cameroun.
Les autorités gabonaises veulent d’ailleurs s’inspirer en la matière de l’exemple rwandais, qui a porté ses fruits, en termes de développement économique dans ce pays des Grands Lacs. L’adoption de la langue anglaise comme l’une des langues officielles revêt donc un intérêt stratégique et économique, sans compter l’impact culturel. L’Afrique se développe mieux aujourd’hui dans une sorte de partenariat gagnant-gagnant avec les pays émergents, surtout asiatiques dont la croissance économique a été fortement influencée par le modèle anglo-saxon.
Le Président gabonais se rendra en fin de semaine à Kigali. Une rencontre y est prévue avec son homologue rwandais, Paul Kagamé. On pense que les discussions entre les deux hommes d’Etat tourneront autour de la question du bilinguisme. Le Gabon entend « regarder avec un intérêt tout particulier l’expérience du Rwanda dans l’instauration du bilinguisme », avait déclaré récemment le porte-parole de la présidence de la République, Alain Claude Bilie-By Nzé. « Le Gabon veut se développer et s’offrir les meilleures opportunités. Quand vous sortez de l’espace francophone, si vous ne savez pas parler anglais, vous êtes quasiment handicapé », avait-il ajouté.