La Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite et l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) organisent, ce vendredi 05 octobre 2012 à partir de 09 heures à la salle des conférences du SENAT, à Libreville, un Atelier de restitution et de validation du rapport de l’état des lieux et du diagnostic de la lutte contre la corruption et du blanchiment des capitaux au Gabon , sous le Haut Patronage du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Raymond Ndong Sima, et en collaboration avec le PNUD.
Autant en ateliers et qu’en plénière , non seulement il s’agira d’une présentation du Rapport de l’étude diagnostique (plus d’une centaine de pages) lancée en juillet dernier mais aussi d’émettre des commentaires, faire des observations et des propositions d’amendements et d’enrichissements du document, premier aboutissement de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption et le Blanchiment des Capitaux (SNLCCBC) qui sera définitivement adoptée en novembre prochain devant les plus hautes autorités du pays.
Plus d’une quinzaine de membres du Gouvernement, des personnalités venant des Institutions Constitutionnelles, de l’administration centrale ou délocalisée, le patronat, les syndicats, ONG ainsi que les confessions religieuses ont été invités à la réunion de haut niveau.
FERME VOLONTÉ DE REFORMER LE PAYS
L’exigence d’une nouvelle gouvernance des finances publiques et la forte volonté de réformer le pays pour intensifier le développement ont conduit au lancement de la SNLCCBC, le 16 juillet 2012, en présence du Comité de Pilotage composé, entre autres, du Gouvernement gabonais et des partenaires bi-multilatéraux.
Le processus s’est poursuivi du 22 juillet au 05 aout par des rencontres entre les experts commis à l’élaboration de la Stratégie et les acteurs institutionnels tant à Libreville qu’en provinces avant d’entamer du 08 aout au 28 septembre 2012, la collecte des données sectoriels (Budget d’investissement, Marchés publics, Finance, Trésor, Santé, Education, Décentralisation, Environnement , Justice).
Aux dires des facilitateurs retenus par le PUND pour la conduite de l’étude, les échanges ont été jusque-là « fructueux, empreints de courtoisie et de politesse » en dépit de la nature du sujet : la corruption et le blanchiment des capitaux au Gabon.
PAS UNE VUE DE L’ESPRIT
Au fil des ateliers sectoriels et après avoir décrit les manifestations, l’ampleur, les causes, les conséquences et proposer les voies et moyens de lutte contre la corruption, les participants ont reconnu qu’elle n’était pas une vue de l’esprit au Gabon et qu’il était difficile d’éradiquer ce phénomène.
Néanmoins, il importe de faire en sorte que les comportements déviants reculent de façon significative en prenant le soin de ne pas se donner les objectifs qu’on ne peut pas atteindre.
Comment faire pour que l’impunité soit battue en brèche et créer l’électrochoc dans l’opinion ? La réaction est-elle terminée ? Les Gabonais demandent-ils une chose et son contraire : d’accord pour la sortie d’un système de permissivité qui avait atteint son paroxysme ces dernières années et refuser les solutions qui font mal ?
La collecte des données a permis aussi bien de poser la problématique, de déterminer les facteurs favorables et défavorables dans chaque domaine examiné.
Les informations recueillies feront partie du diagnostic soumis à la réunion de haut niveau, ce vendredi à Libreville.
De toute évidence, l’accent sera mis sur les enjeux (ce que le Gabon gagne) et les défis (ce qu’il faut envisager contre la corruption et blanchiment des capitaux).
« (…) Nos efforts de lutte contre la corruption commencent à porter leurs fruits. Notre pays est passé de la 110ème place en 2009, à la 100ème place en 2010 », dans le classement de Transparency International, déclarait le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, le 31 décembre 2011, à la faveur de son message à la Nation.
ÉTAT DE DROIT
L’intérêt le président de la République que porte à la croisade anti-corruption s’est encore manifesté le mois dernier, à New-York, au cours de son intervention à la tribune des Nations-Unies qui débattait de l’état de droit.
Il a rappelé que le Gabon avait ratifié la Convention des Nations Unies contre la corruption, véritable frein au développement d’un pays et que parmi les actions qui ont été mises en œuvre par le Gabon pour y faire face figurait la création de la « Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite qui élabore une stratégie nationale de lutte contre la corruption, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement et d’une Agence nationale d’investigation financière ».
En somme, la lutte contre la corruption commence quand quelqu’un se dit que le phénomène ne passera pas par moi.