C’est après avoir constaté la présence en milieu carcéral d’un bon nombre de détenus en situation de dépassement faute de moyens financiers afin de s’attacher les services d’avocat et ignorant pour la majorité leur droit, que Maitre Solange Yenou, du barreau gabonais, avait décidé en mai 2010 de créer l’ONG « La voix des oubliés ».
Cette ONG, dont le siège social est à Port-Gentil, a pour objet la défense des détenus préventifs dépourvus financièrement et la vulgarisation du droit des prisonniers à travers « Le Guide du Détenu », un bulletin d’information édité par ‘ La voix des oubliés’.
C’est donc à juste titre qu’une délégation conduite par sa présidente, Me Yenou, s’est rendue à la prison centrale de la capitale économique pour échanger avec le personnel de la maison d’arrêt de cette ville sous le regard du Directeur Adjoint des lieux, le lieutenant Damas Moukagni Mambou. A l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, célébrée ce 10 décembre, ces défenseurs des droits de détenus ont profité pour sensibiliser les agents de la prison. ‘’Il est important de venir vous rappeler quelques dysfonctionnements observés dans les prisons, vous qui êtes au contact des détenus ‘’, a souligné Me Solange Yenou.
La présidente de l’ONG a attiré l’attention des surveillants sur la circulation des drogues dans l’univers carcéral et le traitement subi par certains geôliers, le cas de Port-Gentil. De là, elle les a invité à doubler les contrôles à l’intérieur.
En réponse, M. Moukagni Mambou a rappelé quelques dispositions de conduite pour un détenu, « celui qui ne se comporte pas bien, la cellule est la sanction suprême. Aujourd’hui, plus que jamais la société civile se bat pour redonner à chaque individu la dignité ». Mais, il faut trouver des partenaires financiers afin d’accompagner l’ONG à travers le Gabon. ‘La voix des oubliés’ annonce la tenue d’une conférence-débat sur le thème « Les médias face à la présomption d’innocence », prévue pour le 14 décembre prochain à la Chambre de commerce de Libreville.