Selon les organisateurs plus de 250 personnes ont été enregistrés, le samedi 8 décembre, à l’occasion du lancement, par le mouvement «Ça suffit comme ça», des inscriptions pour la conférence.
L’ouverture solennelle des inscriptions pour l’organisation de la conférence nationale souveraine, lancée aux ONG, associations et formations politiques, il y a bientôt un mois, par le mouvement «Ça suffit comme çà», a eu lieu le samedi 8 décembre au siège de l’ONG «Publiez Ce Que Vous Payez» à Libreville.
Selon les organisateurs, un peu plus de 250 inscriptions ont été enregistrées à cette occasion. Au titre des personnalités publiques qui se sont inscrites, on compte le pasteur Ernest Tomo (ancien candidat à l’élection présidentielle de 2005 face à Omar Bongo), des hiérarques dissidents du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), le docteur Alphonse Louma (président de l’ONG Agir pour le Gabon), Marcel Libama, cacique du collège des pairs de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) et Jean-Pierre Rougou, vice-président de l’Union nationale, le parti interdit de Zacharie Myboto qui devrait s’inscrire durant la semaine, selon des membres de sa famille politique. Naturellement, on notait la présence des leaders associatifs, organisateurs de la manifestation, Marc Ona Essangui et Georges Mpaga, tandis qu’un message vidéo du Dr Bruno Ella Nguema a été projeté au compte du discours de la Convention de la diaspora gabonaise (CDG).
Dans son allocution de circonstance, Jean-Pierre Rougou a décliné la pensée de sa formation politique quant aux assises nationales invoquées : «tout ce que nous voulons faire pour rendre notre pays plus stable, nos institutions et notre économie plus performantes dépend aujourd’hui du dialogue politique à travers la Conférence nationale souveraine qui, par la redéfinition des principes et valeurs républicains, devra aboutir à la reformulation du cadre institutionnel et démocratique. Le dialogue plutôt que la confrontation. En vérité (…) ceux qui refusent la conférence nationale souveraine sont les Gabonais qui mangent trois fois par jour, les Gabonais qui sont bien logés, les Gabonais qui vont dans les cliniques ou partent se faire soigner à l’étranger, les Gabonais qui ont plusieurs revenus, les Gabonais qui ont des pays de rechange. En vérité (…) ces 2% de Gabonais là ne doivent plus bloquer tout le Gabon en imposant leur caprice, leur amateurisme, leur incompétence et leur diktat à tout un peuple. C’est pourquoi nous disons il faut aller à la conférence nationale souveraine.»
Un discours pas si éloigné de celui prononcé par Marc Ona : «Notre objectif, loin des intentions qu’on nous prête, n’est pas de faire un coup d’Etat constitutionnel. À l’évidence, les Gabonais ne se reconnaissent plus dans les autorités qui les gouvernent. Il s’agit d’offrir un cadre pour rendre au peuple sa souveraineté pour qu’il exprime et fasse ses choix de vie. C’est au peuple de dire ce que sera son avenir et avec qui il le fera. Ce peuple n’est ni pédégiste, ni d’opposition. Il s’agit du Gabon dans son ensemble et dans sa diversité.» Selon l’éminent membre du mouvement «Ça suffit comme çà», cette première journée a permis d’enregistrer «90 associations et ONG, 20 syndicats et 10 partis politiques. Et 159 personnes (experts). Nous intégrons les confessions religieuses dans les associations et ONG.»
A cette cérémonie de lancement devrait succéder une campagne de sensibilisation visant à pousser un maximum d’associations et partis politiques à s’inscrire. Le pasteur Ernest Tomo a offert la cour de son église, «pouvant contenir 2000 personnes», où seront organisés, chaque samedi, des rassemblements «pour faire le point».
Dans un communiqué publié la semaine dernière, la société civile impliquée estime, qu’au terme de quelques mois d’observation, que l’idée de conférence nationale souveraine, «a recueilli l’adhésion de plus de 85% de la population nonobstant l’autisme du pouvoir actuel». Et d’indiquer que la grand-messe demandée depuis des mois est la «seule voie pacifique pour canaliser toutes les frustrations et le contentieux ô combien lourd de ce régime, afin d‘instaurer un État de droit et de démocratie vivante dans le consensus et l’unité nationale.»