Apparue à Mouila, dans la Ngounié (sud du Gabon), l’épidémie de chikungunya serait, en quelques jours, arrivée à Libreville. A en croire le ministère de la Santé, pas moins de 150 cas suspects ont été enregistrés à l’hôpital régional de Melen.
Le moustique Tigre, vecteur du chikungunya – © D.R.
«Du point de vue clinique, cette affection laisse fortement suspecter une épidémie de chikungunya», a affirmé le 12 décembre à la télévision nationale, Marie Josée Ndombi, conseiller en communication du ministère de la Santé, soulignant que «des prélèvements sont en cours d’examen pour établir avec certitude l’origine de l’épidémie de fièvre, céphalées, courbatures et douleurs articulaires qui sévit à Libreville».
Fin novembre, le ministère de la Santé avait reconnu l’existence d’une épidémie de chikungunya dans la ville de Mouila, à 450 km au Sud de Libreville. A Mouila comme à Libreville, les malades se plaignent des mêmes symptômes à savoir paralysie partielle des membres inférieurs, douleurs abdominales, fièvre, grippe et maux de tête.
Le chikungunya est une maladie infectieuse tropicale, due à un arbovirus (noté CHIKV, pour chikungunya virus), un alphavirus de la famille des Togaviridae, transmise par des moustiques du genre Aedes, appelés aussi moustique tigre. La maladie occasionne de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique.
La transmission du virus d’un humain malade à un moustique se fait par le sang aspiré lors de la piqûre. La contamination d’un homme sain est réalisée par la salive de moustiques qui ont été infectés quelques jours ou quelques semaines auparavant. Seules les moustiques femelles piquent.
Selon le directeur régional de santé (DRS) de la province de la Ngounié, le Dr Jean René Guikoumi, le chikungunya se soigne comme une maladie virale, avec du paracétamol associé aux anti inflammatoires, surtout du magnésium, pour atténuer les douleurs. «En dehors du traitement curatif, il faut faire la prévention», a indiqué ce dernier.
A ce titre, le gouvernement conseille de porter des vêtements longs le soir, de dormir sous une moustiquaire imprégnée et de détruire tous les gites à moustiques, en particulier les eaux stagnantes. C’est la seconde fois que chikungunya touche le Gabon après une première épidémie qui s’était déclarée en 2007, où plus de 21 000 Gabonais auraient été contaminés.
Le chikongunya n’est véritablement dangereuse que pour les petits enfants et les personnes âgées, mais c’est une infection très douloureuse qu’il vaut mieux éviter. Dès les premiers symptômes, en particulier des fièvres associées à des douleurs articulaires, il est impératif de se rendre dans un centre de santé ou chez son médecin afin de traiter au plus vite la maladie.