Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, effectuera une visite de travail à Libreville le 7 janvier 2013. Cette annonce a été faite par le porte-parole de la Présidence de la République, Alain-Claude Bilie-Bi-Nze, qui a également précisé que le chef du gouvernement turc s’exprimera à l’Assemblée nationale.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan sera à Libreville le 7 janvier 2012 © AP/Burhan Ozbilici
Si pour le moment rien de précis n’est énoncé à propos de cette rencontre, on remarque que cette venue du chef de gouvernement turc dans la capitale gabonaise, advient après les visites respectives des présidents Abdullah Gül à Libreville et Ali Bongo Ondimba à Ankara.
Le Président de la République de Turquie, Abdullah Gül, avait effectué une visite officielle de vingt-quatre heures à Libreville, en mars 2011, avec une délégation de plus de 200 personnes constituée en majorité d’hommes d’Affaire. Cette présence dans la capitale gabonaise représentait, selon des observateurs, un signe du renforcement de la coopération entre les deux pays, mais aussi de l’élargissement du rang des partenaires qui entendent investir au Gabon. Les partisans d’Ali Bongo avaient en outre martelé qu’il s’agissait d’un signal fort d’une politique internationale offensive et fructueuse, menée par le numéro un gabonais depuis sa prise de fonction en 2009.
Une rencontre entre les investisseurs turcs (plus de 130 personnes) et les chefs d’entreprises gabonais avait été l’occasion, pour les uns et les autres, de développer des perspectives de partenariat dans de nombreux secteurs dont notamment l’agroalimentaire, la construction, l’énergie ou encore le textile.
D’un autre côté, au mois de juillet 2012, seize mois après la visite du chef de l’État turc, le président gabonais s’était rendu à son tour à Ankara. Il s’agissait également, pour la délégation conduite par Ali Bongo Ondimba, de renforcer les liens de coopération bilatérale entre les deux pays et de donner de la substance aux sept conventions signées le 25 mars 2011 par les deux parties.
Ces conventions et accords portent essentiellement sur la coopération touristique, les consultations diplomatiques, la non-double imposition et l’évasion fiscale, la promotion et la protection réciproque des investissements, l’exemption des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, ainsi que sur la défense et la santé, notamment.
La visite d’Ali Bongo en Turquie répondait à la volonté de proposer une alternative aux modèles chinois et occidentaux en Afrique. Un chercheur, spécialiste de la Turquie, Bayram Balci, indiquait que l’attrait pour l’Afrique de la part d’Ankara est avant tout pragmatique. Il relevait à cet effet que «La Turquie est devenue une puissance émergente, et ses entreprises vont là où il y a des opportunités d’investissement. Même admise dans l’Union européenne, la Turquie irait voir en Afrique, car le continent a d’énormes besoins auxquels la Turquie peut répondre».
En ce sens, les accords et conventions n’ont cessé de se multiplier entre le Gabon et la Turquie. Après la signature d’un document, le 27 août 2012, entre l’Agence de normalisation et de transfert de technologie du Gabon (ANTT) et l’Institut de normalisation de la Turquie (TSE), le tour était revenu à un accord commercial aérien permettant d’assurer 7 vols par semaine entre les deux pays. Le Gabon a ainsi décidé d’ouvrir son ciel, dès la fin de ce mois décembre 2012, aux vols de la compagnie Turkish Airlines.
La présence du premier ministre turc à Libreville permettra de ce fait de voir et certainement de rendre opérationnel tous ces accords et conventions.
On remarquera que les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique sont passés de 5 milliards de dollars en 2003, à 17 milliards de dollars en 2009, soit une augmentation de 240%. Et la Turquie entend dépasser les 30 milliards de dollars dès fin 2012.