Cent prisonniers se sont évadés de la prison de Franceville, le 9 janvier 2013. Pour le moment, un seul d’entre eux a été repris par la Gendarmerie. Une bouderie des grades pénitenciers serait à l’origine de ce Prison Break à la gabonaise.
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Une frayeur s’est emparée de certains quartiers du chef-lieu de la province du Haut-Ogooué, Franceville, dans l’après-midi du 9 janvier. Et pour cause : toute la ville était quadrillé par les forces de l’ordre traquant les détenus de la prison centrale de la ville qui s’en étaient évadés.
Selon des sources concordantes, jointes au téléphone, cent prisonniers se sont échappés de cet établissement carcéral en fin de matinée, le 9 janvier 2013. L’évasion a été rendue possible par une «grogne sourde» observée depuis quelques jours par les gardes pénitenciers. Pour entorse au Code de discipline, un bon nombre d’entre eux auraient subi des sanctions allant jusqu’à la suspension des salaires. De ce fait, le personnel pénitencier, composé de policiers et militaires «recalés», a déserté la prison, laissant sur les lieux un service minimum qui a très vite été débordé par les détenus. Selon les sources du ministère de la Justice, la vétusté de l’établissement a également favorisé la casse de certains fermoirs et systèmes de verrouillage.
Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Franceville a dernièrement procédé à une fouille des cellules et du personnel séquestré, en vue d’une confiscation de certains objets et substances interdits (téléphones GSM, armes blanches, stupéfiants, etc.) Ce qui a aurait également contribué à faire monter la pression au sein de cette prison où la délivrance de faux certificats de libération négociés par les détenus était devenue coutumière et dont le régisseur, selon une source judiciaire, se livrait à des attouchements sur les détenus féminin. Son dossier aurait récemment été transmis au ministère de la Justice.
L’ensemble des forces de sécurité et de défense de la ville a été mis en branle pour traquer les évadés, parmi lesquels un seul a été rattrapé en début de soirée par la section de recherche de la Gendarmerie nationale tandis que le gouverneur de la province, procureur de la République et les autorités militaires et policières de Franceville sont à pied d’œuvre pour circonscrire la volatilisation dans la nature des fuyards.