Une soixantaine de contrôleurs financiers, agents de la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP), prêtent serment au tribunal de Libreville, ce 25 janvier. La croisade contre le gaspillage des ressources publiques, la corruption et le détournement des deniers publics devrait s’en retrouver renforcée.
La croisade contre le gaspillage des ressources publiques, la corruption et le détournement des deniers publics se poursuit au Gabon. Plus d’une soixantaine de contrôleurs financiers prêtent serment ce 25 janvier 2013 au tribunal de Libreville. Le gouvernement entend ainsi mettre ces agents de l’Etat en charge de la vérification et du contrôle du Service fait, face à leur responsabilité. Ils devront dorénavant répondre de leurs actes et seront «poursuivables» devant la justice, en cas de dérives dans l’exercice de leur fonction. Fini donc le temps où certains de ces agents pouvaient afficher une certaine irresponsabilité dans l’exercice de leurs charges.
«Face aux soupçons de complicité de fraude, de corruption ou de connivence avec les opérateurs économiques et gestionnaires publics auxquels les contrôleurs financiers étaient associés, il était urgent de recentrer cette fonction hautement stratégique. Et de remettre en exergue les valeurs de probité, d’intégrité, de fermeté, de respect de l’usager et de droit de réserve qui doivent désormais caractériser le contrôleur budgétaire», explique Jean-Fidèle Otandault, en charge de la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP). La loi, en effet, fait obligation aux responsables de la DGCRCP de prêter serment avant la prise effective de leur service auprès de leurs lieux d’affectation respectifs.
Placée sous la supervision du ministère du Budget et des Comptes publics, la DGCRCP a été instituée, lors du conseil des ministres délocalisé du 4 Mars 2010 à Port-Gentil, par le président Ali Bongo qui avait instruit le gouvernement de dissoudre la Direction générale du contrôle financier (DGCF) et de la Direction générale de la comptabilité Publique (DGCP). L’entité ainsi créée a reçu pour missions de renforcer le contrôle de la réalité du service fait et d’assurer la surveillance générale des ressources et charges globales de l’Etat. L’année dernière, la DGCRCP a refusé son visa à des marchés, d’un montant global de 52 milliards de francs CFA, dont la réalité du «service fait» était sujette à caution.
Le contrôleur financier a un rôle qui n’est pas sans rappeler celui du commissaire aux comptes. Les deux ont pour mission de contrôler les comptes et les finances de l’entreprise, mais le contrôleur financier de l’Etat a également pour rôle de vérifier la concordance entre le travail réalisé et les fonds débloqués ou à débloquer. Il est de ce fait exposé aux tentatives de corruption et aux pressions de certaines entreprises adjudicataires des marchés de l’Etat et si parfois, par laxisme, il vient à négliger ses missions, c’est l’Etat qui peut se retrouver floué et perdre ainsi de l’argent. La prestation de serment de ce jour devrait constituer un gage de plus pour la bonne exécution de ces missions.