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Quid de la Charte de la personne hospitalisée dans les hôpitaux du Gabon?

Au regard des négligences dont sont souvent victimes les patients dans les structures hospitalières publiques et privées du pays, et ce malgré les plaintes, Gabonreview a cherché à comprendre en quoi la charte de la personne hospitalisée était utile. Une charte qui est censée s’appliquer à l’ensemble du corps médical.

Même avec peu de moyens, certains professionnels de santé prouvent chaque jour que l’assistance à son prochain est une vocation et non seulement un gagne pain © Christian Moussouami/Gabonreview

Le constat dans nos hôpitaux et certaines cliniques est assez désolant et se traduit par les plaintes émanant des personnes qui ont fréquenté un jour ces établissements. Le mauvais accueil dont elles sont victimes reste le premier élément décrié. «Comment comprendre qu’un malade, c’est-à-dire une personne atteint psychologiquement parce que souffrant d’une pathologie, soit encore traité avec autant de mépris ?», s’interroge dame Marthe. Pour elle, le service d’accueil devrait être l’un des éléments fondamentaux dans le début de traitement et de rétablissement du malade, avant même que ce dernier ne rencontre le médecin.

Or, la situation est carrément inverse dans certaines structures sanitaires. «On vous accueille avec des répressions verbales pour peu que vous demandiez un petit renseignement», raconte cette dame qui relate avoir fait les frais de la désinvolture de certains agents en service au Centre hospitalier, désormais universitaire de Libreville (CHUL).

Et pourtant, dans le deuxième point de la charte des personnes hospitalisées, présentée le jeudi 17 janvier 2013 par la présidente de l’Association contre le risque médical (Ascorim), Brigitte Aminata Ondo Mendogo, il est dit : «les établissements de santé garantissent la qualité de l’accueil, des traitements et des soins». De même, le texte poursuit dans son troisième segment en signifiant que «l’information donnée au patient doit être accessible et loyale. La personne hospitalisée participe aux choix thérapeutiques qui la concernent».

Aucune structure sanitaire de Libreville, en dehors de l’hôpital d’instruction des armées Omar-Bongo-Ondimba, ne dispose, affichée dans ses locaux, de cette Charte, ce qui participe davantage à maintenir les patients dans l’ignorance, notamment lorsqu’il s’agit pour eux de revendiquer leurs droits. Très peu de personnes osent en effet porter plainte lorsqu’elles ont été victimes des comportements blâmables des personnes exerçants dans les structures médicales, y compris lorsqu’il s’agit de mise en danger flagrante de leur vie ou de celle de leurs proches.

Au point 8 de cette charte, il est également mentionné que «la personne hospitalisée est traitée avec égards. Ses croyances sont respectées. Son intimité est préservée ainsi que sa tranquillité». Et au 11e article, on précise que «la personne hospitalisée peut exprimer des observations sur les soins et sur l’accueil qu’elle a reçu. Toute personne dispose du droit d’être entendue par un responsables de l’établissement pour exprimer ses griefs et de demander réparation des préjudices qu’elle estimerait avoir subi, dans le cadre d’une procédure de règlement amiable des litiges et/ou devant les tribunaux».

Quoi qu’il en soit, la modernisation des structures hospitalières du pays devrait commencer par tenter de rehausser le niveau d’implication et de compassion des personnels, en commençant par l’accueil. Si la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) procède régulièrement à la formation des agents affectés dans ces structures partenaires, cela ne suffit pas. Il ne s’agit que d’un service déployé pour une activité d’enregistrement et d’assistance administrative. Or c’est chez ceux dont on attend le plus d’empathie, car ils sont souvent les seuls à connaître et maîtriser la douleur et le désespoir des patients, des hommes et des femmes qui se remettent entièrement à leur savoir, qu’on rencontre en général le plus d’agacement et de froideur, parfois même d’agressions et de mépris. Médecins, infirmières, aides soignants… Il serait peut-être temps de rappeler à ceux-ci qu’ils n’ont pas signé pour toucher un salaire mais pour assister leurs compatriotes souffrants et affaiblis. Peut-être faudra-t-il alors récompenser ceux qui exercent ces métiers avec décence et efficacité ? Car ils existent fort heureusement, et n’ont guère besoin d’une charte pour agir avec tact, dignité et générosité.

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