Les autorités judiciaires gabonaises ont saisi le 22 janvier dernier au Port-Môle, à Libreville, 176 kg d’ivoire, deux cornes de sitatunga, 150 kg de requin salé et fumé et un gros carton de crevettes pêchées illégalement, a appris lundi l’AGP de sources judiciaires.
Selon la source, cet important coup de filet a été réussi suite à des informations recueillies par l’ONG Conservation Justice, partenaire du ministère des Eaux et forêts en matière de répression des crimes liés à la faune.
‘’des trafiquants d’ivoires ont été filés depuis la ville d’Oyem dans la nord du pays jusqu’à au Port-Môle de Libreville, lieu à partir duquel de la marchandise allait être acheminée vers Cotonou (Bénin)’’, a indiqué la même source.
Grâce à une action menée au siège de la société ACCOMAR, avec l’appui des autorités judiciaires gabonaises, les agents ont saisi 18 défenses d’éléphant – l’équivalent de neuf éléphants tués – d’un poids total de 178 kilogrammes, prêtes à être embarquées dans le navire passagers/Cargo, EMILIANA CARNEIRO, immatriculé L-05/IS/2012, appartenant à ACCOMAR et battant pavillon camerounais.
Le navire commandé par Manuel Quaresma Dos Ramos, de nationalité saotoméenne, était à quai depuis trois semaines et était en instance de départ pour Sao Tomé, le Nigéria et le port de Cotonou au Bénin, a-t-il poursuivi.
La découverte du stock d’ivoire a conduit à une fouille systématique du bateau, avec la collaboration de plusieurs autres administrations dont la Douane, la Marine marchande, la gendarmerie du Port-Môle, les Eaux et forêts, la police de l’air et des frontières et l’ONG Conservation Justice. Résultat : 150kg de requin salé et fumé enfouis dans le colis n° 0896 ; deux cornes de sitatunga (espèce d’antilope) enfouies dans le colis n° 02363, appartenant à AGBE To KOMEFA et à destination de Cotonou ; un carton de crevettes appartenant à CHIDIMA OKAFOR et à destination du Nigéria. Les deux suspects en possession des deux colis d’ivoire, les nommés Pamphile Tchitombi de nationalité gabonaise, et Sylvain Fadikpe de nationalité togolaise, tous employés par l’ACCOMAR, représentant le navire EMILIANA CARNERO, ont été conduits à la police judiciaire, assistés du substitut du procureur de la République.
Le Gabon est le foyer de plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, avec une population estimée à plus de 20.000 individus. La population d’éléphants du Gabon est restée relativement stable, mais le massacre, ces deux dernières années, est de plus en plus observé, mettant en péril la survie de l’espèce. Avec le prix de l’ivoire qui ne cesse d’augmenter chaque année sur le marché noir asiatique – plus de 1 000 000 FCFA le kg actuellement – le pays, dernier refuge de l’animal emblématique, devient la cible de tous les braconniers de la pire espèce en Afrique centrale.