Après plusieurs jours de tractations, le président de la République centrafricaine François Bozizé a fini, conformément aux accords de Libreville conclus entre le pouvoir, l’opposition démocratique et la rébellion du Séléka, par signer le décret de nomination des membres du gouvernement d’union nationale.
Après plusieurs semaines d’attente de la nouvelle équipe gouvernementale centrafricaine dite de l’union nationale, le numéro centrafricain, François Bozizé a finalement cédé en signant ce 3 février le décret de nomination des 33 membres qui composent ce gouvernement.
L’opposition et les rebelles ont obtenu des postes-clés, notamment le portefeuille de la Défense attribué au président du Séléka, Michel Djotodia, également nommé premier vice-Premier ministre, tandis que le Premier ministre issu de l’opposition, Nicolas Tiangaye, s’est vu confier le ministère des Finances. Les rebelles ont également obtenu les ministères de la Communication et des Forêts.
A peine nommé que déjà les voix se soulèvent au sein de la coalition des rebelles de la Séléka qui disent ne pas se reconnaitre dans ce gouvernement : «Nous ne nous reconnaissons pas dans ce gouvernement et nous n’avons pas assez de ministères», a déclaré à l’AFP Mohamed Moussa Daffhane, personnalité clé du Séléka qui vient d’être nommé ministre des Forêts.
«Les propositions que nous avions faites au Premier ministre n’ont pas du tout été prises en compte (…) nous avions proposé 7 ou 8 noms pour la Défense, les Affaires étrangères ou encore la Coopération internationale», a-t-il ajouté en privé.
«Bozizé a doublé tous les postes qui l’intéressent (…) ce n’est pas un gouvernement qui peut rétablir la confiance», a dénoncé depuis Paris Éric Massi, l’un des porte-parole du Séléka, joint par l’AFP.
Le camp présidentiel a quant à lui conservé les ministères des Affaires étrangères, de l’Économie et de la Sécurité publique.
Selon l’accord de paix de Libreville, Nicolas Tiangaye devait conduire une période de transition d’un an jusqu’à la tenue d’élections législatives, le président Bozizé ayant obtenu de rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat en 2016.
Il est donc probable que de nombreux désaccords sont à attendre en République centrafricaine dans les prochains mois, et que les différents entre la Séléka et le parti de monsieur Bozizé sont loin d’être résolus.
Listes des membres du gouvernement d’union nationale :
1. Premier ministre Chef du Gouvernement, Ministre des Finances et du Budget : Me Nicolas Tiangaye
2. 1er vice Premier ministre, ministre de la Défense nationale, de la restructuration de l’armée, des anciens combattants et des victimes de guerre : Michel Djotodia Am non-Droko
3. 2e Vice Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Francophonie et des Centrafricains de l’Etranger : Colonel Anicet Parfait Mbay
4. Ministre d’Etat, chargé de l’économie, du Plan et de la Coopération internationale : Enoch Dérant Lakoué
5. Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation : Léon Diberet
6. Ministre de la Sécurité, de l’Immigration, Emigration et de l’Ordre public, Josué Binoua
7. Ministre de la Justice, garde des Sceaux chargé de la réforme judiciaire: Jacques Mbosso
8. Ministre des Postes, Télécommunication et des Nouvelles Technologies : Me Henri Pouzère
9. Ministre des Eaux Forets Chasses et Peches, de l’environnement et de l’écologie : Mohamed Moussa Daffhane
10. Ministre du Développement des projets miniers et énergétiques : Prince Emilien Yédidja Donguene
11. Ministre de la géologie, de la recherche minière et de l’Hydraulique : Herbert Gontan Djono Ahaba
12. Ministre du développement rural : Dorothé Aimé Malenzapa
13. Ministre des transports et de l’aviation civile : Théodore Jousseau
14. Ministre de la santé publique, de la Population et de la Lutte contre le Vih Sida: Dr. Marie Madeleine Koué
15. Ministre de l’Equipement, des Travaux publics et du désenclavement : Me Crépin Mboli Ngoumba
16. Ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Marcel Loudégué
17. Ministre de la communication, de la promotion de la culture civique et de la réconciliation nationale : Christophe Gazam-Betty
18. Ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale : Sabin Kpokolo
19. Ministre du Commerce et de l’Industrie : Amalas Amias Aroun
20. Ministre du développement du Tourisme et de l’Artisanat: Abakar Sabone
21. Ministre de la Promotion des petites et moyennes entreprises et de l’amélioration du climat des affaires : Joachin Kokaté
22. Ministre des affaires sociales, de la solidarité nationale et de la promotion du genre : Marie Madeleine Moussa Yadouma
23. Ministre de l’Urbanisme, du Cadastre et de la réforme foncière : André Ringui Legaillard
24. Ministre l’habitat, du logement et de la reconstruction des édifices publics : David Yama
25. Ministre de la jeunesse, des sports des arts et de la culture : Edouard Patrice Ngaissona
26. Ministre chargé du secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions : Maurice Yondo
27. Ministre délégué aux finances chargé du budget : Dieudonné Tokoféissé
28. Ministre délégué à la défense nationale chargé de la reconstruction de l’armée et du programme désarmement, démobilisation et réinsertion : Général de division Antoine Gambi
29. Ministre délégué à l’économie, au plan et à la coopération internationale chargé du pool de développement : Christophe Mbrémaidou
30. Ministre délégué au développement rural chargé de l’élevage : Joseph Bendounda
31. Ministre délégué à l’éducation nationale chargé de l’enseignement fondamental et professionnel : Djibrine Sall
32. Ministre délégué à l’urbanisme chargé de la reforme foncière : Honoré Douba
33. Ministre délégué aux eaux et forets chargé de à l’environnement chargé de l’écologie : Michel Doko