Au Mali, les opérations militaires se poursuivent au nord de Kidal, où les jihadistes se sont retranchés. En Algérie, un groupe armé a attaqué une caserne. Deux assaillants ont été tués et six militaires blessés.
19h21 : Le sommet islamique soutient l’unité du Mali –
Les 56 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), jusqu’ici divisés sur l’intervention militaire française au Mali, ont implicitement soutenu cette opération. Dans leur communiqué, ils affirment leur « soutien immuable aux efforts en cours pour le recouvrement par le Mali de son intégrité territoriale et de son autorité sur l’ensemble du territorial national ». Ils ne citent pas explicitement l’intervention militaire de la France, que des pays membres de l’OCI, dont l’Egypte et le Qatar, avaient critiquée au moment de son lancement il y a près d’un mois. Ils demandent un rapide « déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali » (Misma), autorisée par une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu en décembre, et demandent aux Etats membres d’ »apporter un appui logistique et financier à cette Mission ».
18h54 : L’aviation française concentre ses frappes dans la région de Kidal
L’aviation française concentre ses frappes contre des objectifs des groupes islamistes armés dans la région de Kidal et de Tessalit, dans le nord-est du Mali. « Les opérations aériennes se poursuivent. L’effort de ces frappes se situe essentiellement dans la région nord de Kidal et dans la région de Tessalit », a indiqué le porte-parole de l’état-major, le colonel Thierry Burkhard, au cours du point de presse hebdomadaire. Dans la région de Tombouctou, des éléments des forces terrestres ont conduit des missions de reconnaissance vers le nord et le nord-ouest, a-t-il précisé. Interrogé sur la présence éventuelle de combattants islamistes dans les régions dont les forces françaises et maliennes ont repris le contrôle, il a souligné que, vu le type d’actions conduites et l’immensité de la zone de conflit, « il est très probable que cela n’a pas permis de ratisser la totalité du terrain ». L’aviation française a mené ces derniers jours de nombreux raids contre des dépôts logistiques et des centres d’entraînement des groupes islamistes qui sont retranchés dans la région, en particulier dans le massif des Iforghas.
17h04 : Attaque contre une caserne en Algérie
Cinquante hommes munis de lance-roquettes antichars ont attaqué une caserne à Khenchela située dans le nord-est algérien, déclenchant une riposte de l’armée qui a fait usage de l’aviation, a rapporté jeudi un journal faisant état de deux assaillants tués et de six militaires blessés. Un assaillant a également été blessé dans l’attaque, qui a eu lieu mercredi soir contre une caserne militaire à Khenchela (540 km au sud-est d’Alger), selon le quotidien El-Khabar, qui cite une source de la sécurité. L’agence APS, citant également des sources de sécurité, a confirmé l’attaque, précisant qu’elle avait visé un poste d’observation militaire et s’était déroulée dans la nuit de lundi à mardi. Et le bilan cité par l’APS fait état d’un assaillant tué, sans évoquer de blessés. Selon El-Khabar, des Tunisiens et des Libyens figuraient parmi les assaillants, qui ont utilisé des armes provenant de Libye, en particulier des RPG (lance-roquettes). L’attaque a commencé par l’enlèvement de deux civils, dont le chauffeur d’un camion qui apportait des vivres à la caserne. Les assaillants ont chargé le camion d’armes lourdes et l’ont utilisé pour forcer l’accès à la caserne, tandis qu’un second groupe échangeait des tirs avec les militaires. L’échange de feu a duré trois heures durant lesquelles l’armée a utilisé des avions de guerre, des hélicoptères et l’artillerie, selon El-Khabar.
16h38 : Un groupe islamiste revendique la pose de mines dans le Nord
Un groupe islamiste du nord du Mali, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a revendiqué jeudi la pose de mines, mais aussi des attaques de convois militaires et l’utilisation « de kamikazes » dans cette région. « Le Mujao est derrière l’explosion de deux voitures de l’armée malienne entre Gao et Hombori (nord) », a affirmé Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, ajoutant « Nous avons réussi à créer une nouvelle zone de conflit, à organiser des attaques de convois et organiser des kamikazes ».
16h05 : Des soldats maliens tués dans l’explosion d’une mine entre Douentza et Gao
Quatre soldats maliens ont été tués mercredi dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule entre Douentza et Gao, dans le nord du Mali, une zone encore récemment occupée par les groupes islamistes armés, a-t-on appris auprès de la gendarmerie malienne. « Hier (mercredi), un véhicule de l’armée malienne a sauté sur une mine posée par les criminels islamistes entre Douentza et Gao. Il y a eu 4 morts », a déclaré un officier de la gendarmerie de Douentza, à 800 km au nord-est de Bamako, ce qu’a confirmé une source militaire française.
15h21 : Trois Français sur quatre approuvent l’intervention au Mali
Près de trois Français sur quatre (73%) sont favorables à l’intervention militaire au Mali, quatre semaines après son lancement, un chiffre en constante augmentation depuis le début des opérations (63% alors), selon un sondage de l’Ifop à paraître vendredi dans Midi Libre. Selon l’étude statistique, 27% des personnes interrogées sont « tout à fait favorables » et 46% « plutôt favorables » à l’engagement de l’armée française au Mali, soit un total de 73% de Français approuvant l’opération. A la mi-janvier, ils étaient 63% à l’approuver, selon un sondage Ifop réalisé les 12 et 13 janvier, puis 65% quelques jours plus tard d’après une étude du même institut réalisée les 17 et 18 janvier. A l’inverse, 27% des sondés désapprouvent l’intervention: 18% y sont « plutôt pas favorables » et 9% « pas du tout favorables ».
14h44 : Les quatre interpellés préparaient des sabotages
Les quatre personnes interpellées mardi dans le cadre d’une enquête sur une filière de Français partis combattre avec les islamistes au Sahel préparaient des actions de sabotage en France, croit savoir Le Parisien. Elles ne s’apprêtaient pas à partir au Mali, mais ne préparaient pas non plus d’attentat, ajoute le quotidien, sans donner de source. Le coup de filet mené mardi par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a mené à l’arrestation de trois Franco-Congolais et un Malien en région parisienne, notamment à l’Haý-les-Roses (Val-de-Marne).
10h58 : Filière jihadiste : les quatre interpellés toujours en garde à vue
Les quatre personnes interpellées mardi matin dans le cadre d’une enquête sur une filière de jihadistes vers le Sahel étaient toujours en garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire. Ces arrestations sont consécutives à l’interpellation en août à Niamey d’un Français, Cédric Lobo, par les autorités nigériennes alors qu’il espérait rejoindre Tombouctou, au Mali. Expulsé vers la France, il avait été mis en examen fin août pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » puis placé en détention provisoire. A Niamey, M. Lobo avait expliqué vouloir rallier des groupes jihadistes dans le nord du Mali, mais il s’est montré plus prudent dans ses propos en France. Une source policière avait indiqué que les personnes arrêtées mardi étaient trois Franco-Congolais et un Malien, proches de M. Lobo. Elles ont été interpellées dans le cadre d’une information judiciaire conduite par le juge antiterroriste Marc Trévidic. Leur garde à vue peut être prolongée jusqu’à samedi matin.
8h26 : Le président du Bénin pour une poursuite du « leadership » français
Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi, qui était jusqu’au 27 janvier président de l’Union africaine, s’est prononcé mercredi à Paris pour une poursuite du « leadership » de la France au Mali alors que celle-ci doit entamer un retrait progressif de ses troupes en mars. « Une fois que la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) aura été mise en place avec 6.000 à 8.000 soldats, c’est normal que la France puisse progressivement réduire son contingent », a déclaré le président béninois à la presse à l’issue d’un entretien avec le président François Hollande à l’Elysée. Mais la France doit « naturellement continuer à jouer son rôle de leadership », a-t-il ajouté, remerciant le président français pour son « intervention salutaire » au Mali. « C’est tout un continent, le continent africain, qui s’en félicite », a-t-il poursuivi, soulignant la volonté de l’Afrique de « jouer sa partition aux côtés de la France ». « Lorsque la guerre (au Mali) aura été terminée, lorsqu’on aura le sentiment que toute la zone sahélo-saharienne aura été ratissée, la Misma pourra être transformée en une force de paix avec naturellement un mandat sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU, parce que nous voudrions débarrasser définitivement la bande sahélo-saharienne du terrorisme », a aussi déclaré M. Boni Yayi. Le chapitre VII de la Charte de l’ONU permet d’imposer des sanctions économiques et diplomatiques à un pays pour le contraindre à se plier à une décision du Conseil. Il autorise aussi le recours à la force.
7h07 : 70 millions déjà déboursés par la France
L’intervention militaire française au Mali qui a commencé le 11 janvier a déjà coûté 70 millions d’euros à la France, selon le Parisien/Aujourd’hui-en-France paraissant jeudi. « Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a fait le point, hier, sur l’aspect financier de l’opération Serval lors d’une audition parlementaire fermée à la presse. Il a, selon nos informations, chiffrés à 70 millions d’euros les sommes déjà déboursées par la France pour financer cette opération, » avance le quotidien. Et le journal d’expliquer : « Ce qui coûte le plus cher, c’est l’acheminement des troupes et de leur matériel sur place : 50 millions d’euros ont été dépensés pour transporter les 4.000 soldats et leur équipement en Afrique. » « Nous avons acheminé 10.000 tonnes de matériel en quinze jours. C’est autant que ce que nous avons transporté en un an lors du retrait d’Afghanistan », précise le ministère de la Défense au journal. « Autre grande dépense, poursuit le Parisien/Aujourd’hui-en-France, les primes de guerre touchées par les soldats. Lorsqu’ils sont en opération, les militaires doublent, voire triplent leur solde. Résultat : ces rémunérations supplémentaires ont déjà couté 5 millions d’euros aux contribuables. »
Pour le quotidien, « La France débourse par jour 2,7 millions d’euros. Une facture sensiblement plus élevée que celle de la Libye (1,6 million par jour) ou de l’Afghanistan (1,4 million) ». Mais pour le ministère de la Défense : « Ce calcul n’est pas pertinent. On ne peut pas comparer des conflits de durée et de nature différents », a précisé le ministère au quotidien.
LA JOURNEE DE MERCREDI
21h02 : l’armée tchadienne débarque à Kidal
18h31 : La France demande à l’ONU de préparer la force de maintien de la paix
La France a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de préparer l’envoi d’une force de maintien de la paix au Mali, et d’accélérer le déploiement d’observateurs des droits de l’homme dans le pays, selon l’ambassadeur français Gérard Araud. M. Araud a toutefois rapporté, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité relative à la crise au Mali tenue à huis clos, qu’il faudrait « plusieurs semaines » avant de pouvoir évaluer si les militaires français à l’oeuvre dans le pays sont en mesure de passer la main à une force de maintien de la paix.
17h03 : La Mauritanie est « totalement sécurisée »
La Mauritanie, qui partage quelque 2.000 km de frontières avec le Mali en guerre, est « totalement sécurisée » et les investisseurs étrangers savent que « toutes les dispositions sont prises », a déclaré le ministre mauritanien du Pétrole, de l’Energie et des Mines. « La question de la sécurité est extrêmement importante pour le gouvernement mauritanien, et toutes les dispositions ont été prises pour protéger le territoire, la population et les opérateurs » étrangers, a déclaré à des journalistes Taleb Ould Abdi Vall, en marge d’une conférence à Paris sur les ressources naturelles en Mauritanie. « Depuis 2009, nous n’avons pas été visés par des groupes terroristes, car nous avons mené une politique très agressive pour améliorer nos systèmes de sécurité et répondre à toute menace potentielle », a-t-il souligné. « Jusqu’ici la situation est sous contrôle, notre territoire a été totalement sécurisé », a-t-il dit, « même s’il y aura toujours un risque potentiel ».
15h31 : Deux jeunes armés d’un pistolet et de grenades arrêtés à Gao
Deux adolescents, armés d’un pistolet de deux grenades, ont été arrêtés au marché de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux groupes islamistes armés. Le premier adolescent, l’air très menaçant, tenait une grenade dans chaque main, alors que le second brandissait un pistolet. Ils ont été arrêtés par des hommes en uniforme de l’armée malienne. « Une enquête est en cours pour savoir s’ils s’apprêtaient à commettre un attentat ou s’ils voulaient se servir des armes pour des vols ou des actes de brigandage. Dans tous les cas, ils seront déférés devant la justice », a déclaré a l’AFP le colonel Saliou Maïga, chef de la gendarmerie de Gao.
14h23 : Sécurité renforcée dans des villes du Sénégal à cause de la guerre du Mali
Les mesures de sécurité ont été renforcées ces derniers jours à Dakar et Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, notamment autour de sites fréquentés par des Occidentaux, dans le contexte de la guerre du Mali, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Un dispositif de sécurité plus important que d’habitude est en place depuis quelques jours dans le centre-ville de Dakar, où des véhicules de police sont postés à des carrefours importants. Des éléments de la police procédaient mercredi matin à des contrôles d’automobilistes à plusieurs endroits du Plateau.
13h08 : Le contingent français « devrait diminuer » à partir de mars
Le président François Hollande a confirmé en Conseil des ministres que les effectifs du contingent français au Mali « devraient diminuer » à partir de mars, a rapporté la porte-parole du gouvernement Najet Vallaud-Belkacem. « C’est toujours difficile de donner une date très précise », a t-elle observé. « Nous considérons que si les choses se passent bien, si les forces africaines continuent à se déployer comme elles ont commencé à le faire, si les efforts de formation initiés par l’Union européenne se déroulent bien, nous pourrons commencer à diminuer le nombre de troupes françaises dans le courant du mois de mars », a-t-elle dit. L’allègement du dispositif français sera concomitant avec « la montée en charge progressive de la Misma et des forces africaines qui sont en train de se déployer de façon assez intéressante. On parle de 4.000 hommes qui seront 7.000 à terme », a-t-elle spécifié.
8h58 : « Quelques blessés légers », selon Jean-Yves Le Drian
« Il y a eu quelques blessés français mais des blessés relativement légers. Il y a eu malheureusement un mort, donc c’est une vraie guerre », a affirmé le ministre de la Défense sur Europe 1, sans préciser le nombre de blessés, les circonstances dans lesquelles les militaires ont été blessés ni quand cela s’est produit. Il a également déclaré : « Nous sommes aujourd’hui au format maximum. Nous sommes 4.000, nous n’irons jamais au-delà ». « Le passage progressif de la présence militaire française à la présence militaire africaine pourra se faire relativement rapidement » et dans « quelques semaines, on pourra commencer à diminuer notre format » , a-t-il ajouté. « On n’a pas vocation à rester, on a vocation à transmettre nos responsabilités militaires aux forces africaines et aux forces maliennes, qui sont en ce moment en voie de reconstitution », a poursuivi Jean-Yves Le Drian. Les soldats français resteront « le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que le Mali retrouve son intégrité », c’est une sortie « progressive ».