Le Consul général du Gabon en France, Jean-Louis Kombila, fait le point sur le visa électronique après son lancement officiel au mois de mai dernier par le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issozé Gondet, et souhaite renforcer les capacités techniques pour rendre le service encore un peu plus fluide.
Gabonews (GN) : Six mois après le lancement officiel du visa électronique au Consulat du Gabon en France, quel bilan faite vous de ce projet ?
Jean-Louis Kombila (JLK) : On est déjà satisfait de la mise en place de ce projet du visa électronique, un vieux projet du ministère des Affaires étrangères qui avait pour but de faciliter les procédures dans la délivrance des visas pour des personnes désirant se rendre au Gabon. Six mois après, nous sommes satisfaits, même si nous considérons que nous sommes toujours dans une phase de lancement puisque nous apprenons encore et qu’il y a quelques petits ratés. Mais nous espérons que d’ici mars prochain, tout rente dans l’ordre.
GN : Et comment fonctionne le dispositif après sa mise en service ?
JLK : Il fonctionne très bien. A notre niveau, nous avons trois postes. Nous souhaitons augmenter les capacités techniques pour passer à quatre ou cinq postes pour rendre le service encore un peu plus fluide.
GN : En juillet dernier, lors de la campagne de sensibilisation axée sur le nouveau visa électronique, certains de vos partenaires avaient exigé la création d’un guichet supplémentaire pour faciliter leur travail. Qu’en est-il exactement ?
JLK : Nous avons pensé qu’il n’y avait pas à faire de la discrimination. Tout le monde est logé à la même enseigne. Dans tous les cas, nous sommes au 8è arrondissement de Paris, nous sommes de passage et d’ici là nous allons occuper nos locaux au 26, bis avenue Raphaël. Et on verra sur place dans quelle mesure, il sera possible, de réorganiser le service. Mais j’ai plus ou moins compris la demande de nos partenaires. C’est dans le processus d’accélération de la réception et de l’examen des dossiers. Mais nous verrons. Nous allons renforcer certainement des effectifs et en ce moment, ils n’auront plus des raisons de se plaindre du temps qui du reste, est précieux pour tout le monde.
GN : Plusieurs usagers avaient des difficultés à accéder au site du Consulat du Gabon en France pour imprimer un formulaire de demande de visa pour le Gabon. Est-ce que le problème a été réglé ?
JLK : C’est vrai qu’au début, les gens avaient du mal à accéder à notre site internet, mais maintenant tout marche très bien et sans problème.
GN : Il y a combien des gabonais en France et combien sollicitent vos services ?
Nous avons enregistré 3.000 demandes des gabonais qui ont sollicité les services du Consulat. Avec le ministère français de l’Intérieur, nous avons le chiffre de 9.500 gabonais régulièrement établis en France, c’est-à-dire des gabonais qui ont un titre de séjour. Ce chiffre ne prend pas en compte les gabonais qui ont la double nationalité française et gabonaise. Nous avons un projet avant la fin de l’année 2013, nous allons organiser un recensement de nos compatriotes en France.
GN : La communauté gabonaise est l’une des rares communautés en France qui ne pose pas d’ actes ignobles et ignominieux. C’est un motif de fierté pour vous ?
JLK : Nous nous félicitons que le gabonais ne soit pas encore arrivé au stade de trafic de drogue, de viol, de vol, braquage à mains armées. Le gabonais est respectueux de la législation en vigueur du pays dans lequel il vit. Nous les encourageons dans ce sens et à éviter les mauvaises compagnies. Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises (judiciaire, policière…), pour le moment aucun gabonais n’a remis en cause l’ordre public.
GN : Est-ce qu’il arrive souvent à vos services de recevoir des passeports des gabonais de France ramassés sur la voie publique ? Si oui, comment vous faites après pour les restituer aux intéressés ?JLK : Oui nous recevons des services de police et gendarmerie des passeports de nos compatriotes ramassés sur la voie publique. Généralement on s’adresse souvent aux présidents des associations gabonaises. Par exemple si on nous dépose le passeport d’un gabonais résident à Amiens, on rentre en contact avec le président de l’association des gabonais d’Amiens pour passer l’information, c’est ainsi que les documents sont restitués pour le moment.
GN : Parlons maintenant du Conseil des gabonais de France.
JLK : Nous avons mis en place un bureau de transition parce que nous avons pensé qu’il fallait relancer le Conseil gabonais de France (CGF) et qu’il devienne un véritable creuset de rassemblement et d’unité des gabonais de France, un organe assez représentatif de la diaspora gabonaise en France. Il faut que cette diaspora comprenne une chose, elle est la plus importante et la plus regardée. Et par conséquent, elle doit se prendre en charge et faire preuve de responsabilité et de maturité. C’est dans ce cadre que nous avons pensé qu’il fallait mieux encadré le Conseil. Nous avons mis en place un bureau de transition à qui on a confié une mission claire : nous faire une proposition d’un nouveau cadre juridique et faire en sorte que les associations gabonaises légales en France se reconnaissent d’abord au sein du CGF.
A la fin de cette transition prévue pour mars prochain, il sera mis en place un nouveau bureau. Ce que nous souhaitons, c’est que désormais le CGF ne soit pas dirigé par un étudiant, parce qu’un étudiant à vocation à repartir à la fin de ses études. Or il se trouve que nous avons une importante communauté qui a choisi de vivre en France. Et le pays a besoin de cette diaspora car c’est une somme d’intelligence que nous avons aussi besoin pour notre développement. Voilà pourquoi nous encourageons les gabonais régulièrement établis en France de se faire connaître. Nous allons vers eux pour les connaître, les encourager à faire du CGF un instrument puissant et dynamique au service de leur développement et de leur performance.
GN : Pour les gabonais qui viennent à peine de s’installer en France, qu’est-ce qu’ils peuvent attendre du CGF ?
JLK : S’ils sont intéressés par le fait qu’ils ont besoin d’être connus, le CGF doit être pour eux une passerelle nécessaire pour être en contact avec les autorités gabonaises et les autres compatriotes déjà installés en France. Il y a des gabonais qui ont réussi en France, mais qui vivent à guichet fermé. Les contacts sont rares entre les compatriotes. Et nous souhaitons, que le CGF soit justement un cadre de rassemblement des gabonais et qui doit créer et faire quelque chose de bien pour le Gabon.
GN : Votre message de fin à la diaspora gabonaise de France.
JLK : Mieux vaut tard que jamais, je souhaite une bonne et heureuse année 2013 à tous les gabonais de France.