Après avoir été suspendues le 19 février dernier, les discussions entre le gouvernement et les syndicats, autour du Premier ministre gabonais, ont repris tel qu’annoncé le 27 février sans déboucher sur un terrain d’entente. Elles reprendront le 1er mars.
Réunies autour du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, et de quelques ministres délégués parmi lesquels Calixte Isidore Nsie Edang, Raphaël Ngazouzé, Désiré Guédon et Jean Emmanuel Bié, la coalition des syndicats autonomes dirigée par Fridolin Mvé Messa et l’Alliance pour le renouveau syndical au Gabon (Aresga) d’Emmanuel Mvé Mba, ont entrepris une longue discussion qui, amorcée dans la nuit du 26 février 2013, s’est achevée le 27 février à l’aube sans déboucher sur le compromis attendu.
Ces échanges, pour le moins houleux ainsi que le rapporte le site officiel du gouvernement, ont porté sur deux points essentiels : l’augmentation des salaires et la revalorisation du point d’indice, mettant une fois de plus sur la table de discussion les différents problèmes inhérents au statut et au traitement des fonctionnaires gabonais.
Relevant, en effet, du domaine macroéconomique national, les deux principales centrales syndicales gabonaises et le chef du gouvernement ont tenu, avant l’analyse des points inscrits à l’ordre du jour, à faire un bref examen du Produit intérieur brut (PIB) de l’an 2008 à 2012 afin que chaque partie prenante intègre les différentes informations devant être communiquées. Des informations qui révèlent «un handicap structurel qui est la vulnérabilité de la baisse tendancielle du brut et des coûts du pétrole», selon Ndong Sima relayé par le quotidien Gabon Matin.
C’est donc dans cette optique que le président de l’Aresga, Emmanuel Mvé Mba, a tenté, lors de sa première audition pendant la plénière, de montrer à la partie gouvernementale les raisons pour lesquelles il a sollicité l’application intégrale et graduelle des revendications contenues dans le cahier de charges au regard de la non moins signifiante augmentation du PIB de 3,6% et de l’embellie significative de l’économie sur le plan national.
Répondant par la négative à cette remarque, le chef du gouvernement l’a confronté à l’évolution de la masse salariale, désormais évaluée à 452 milliards de francs CFA. Ce qui ne permet donc pas d’accéder favorablement à certaines requêtes des syndicalistes, dans la mesure où «la moitié des recettes hors pétrole sont déjà consacrées au payement des salaires», indique Gabon Matin.
Sans doute pour ne pas susciter des suspicions de la part de ses interlocuteurs, Raymond Ndong Sima a tout de même évoqué la question du payement des rappels de certains fonctionnaires qui, depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, se sentent lésés ; mais également la question relative au départ volontaire des fonctionnaires qui, a-t-il rappelé, est en voie d’application. Aucun compromis notable n’a été signalé pour l’heure, alors que l’aboutissement de ces discussions entre le gouvernement et les différentes centrales syndicales du pays est vivement attendu par des milliers d’agents du service public. Les pourparlers reprennent le vendredi 1er mars prochain