Les Editions du CENAREST viennent de mettre à la disposition des lecteurs et des férus de l’histoire du Gabon un ouvrage intitulé Paul-Marie Gondjout, un pionnier dans la construction du Gabon contemporain. Un ouvrage écrit par le Pr. Marc Louis Ropivia, enseignant à l’Université Omar Bongo de Libreville. La présentation officielle a été faite ce vendredi 15 mars au Palais Léon Mba, siège de l’Assemblée Nationale, devant plusieurs autorités et la famille de l’illustre disparu.
Ce livre est un véritable plongeon dans le passé pour mieux apprécier les évolutions politico historiques du Gabon, et maîtriser une histoire souvent étiolée. L’œuvre est présentée comme la restitution d’une bonne partie de la mémoire gabonaise.
La cérémonie s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée Nationale, Guy Nzouba Ndama, présenté comme l’artisan de la publication du premier tome de cette trilogie sur l’histoire de l’Assemblée Nationale gabonaise et première biographie politique. Ou plutôt, comme dit le préfacier Jean-Marc Ekoh, « une véritable baie ouverte sur notre riche histoire, si souvent contrefaite, hélas, par des plumitifs, pour des motifs évidents ».
Pour Guy Nzouba Ndama, la remontée du temps est souvent un exercice peu aisée, surtout quand il s’agit de parler d’un homme dont la vie se confond avec celle de l’Institution. « Cette cérémonie est une initiative familiale qui a reçu l’assentiment inconditionnel du bureau de l’Assemblée Nationale lorsque la famille Indjendjet Gondjout a sollicité ce cadre pour héberger l’événement », a déclaré le président Guy Nzouba Ndama. S’interrogeant par la suite : « quel cadre mieux que le siège de l’Assemblée Nationale en effet pouvait prêter au rayonnement du monde un ouvrage consacré à la biographie de celui qui a posé les jalons de l’œuvre que nous avons la lourde responsabilité de poursuivre aujourd’hui ? ».
Cet ouvrage s’emploie à retracer, à sa façon, les contours d’une histoire : celle du Gabon moderne et indépendant. Une monographie qui s’appuie, tel un roman, sur un personnage principal dont les empreintes politico-historiques sont indéniablement des plus manifestes et des plus indélébiles : une carrière parlementaire riche doublée d’une forte expérience à la tête de nombreuses institutions de la République pour celui qui, « si le fil de la longévité avait été plus clément, aurait eu cent ans le 4 juin 2012 ».
La production du Pr. Marc-Louis Ropivia est tout simplement remarquable de l’avis des experts. A sa lecture, il révèle un seul mot : patriotisme ; ce sentiment partagé qui renforce l’unité sur la base des valeurs partagées, de ressentir de l’amour, de la fierté aussi pour sa patrie. Le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour son pays afin d’en défendre les intérêts, sinon l’intégrité. « Voici l’idée force de la vie de Paul-Marie Indjendjet Gondjout et le sens du combat politique qu’il a mené pour contribuer à fonder la démocratie gabonaise avec beaucoup d’autres », a assuré le Pr. Daniel Franck Idiata, directeur des Editions CENAREST.
« Lorsque le Pr. Marc-Louis Ropivia a soumis son manuscrit aux Editions du CENAREST pour solliciter qu’il soit édité par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique du Gabon, nous avons été séduits, enthousiasmés. Il nous donnait là l’opportunité de rendre un hommage mérité à un grand homme de notre pays », a poursuivi le Pr. Daniel Franck Idiata, dont l’intérêt de certaines productions récentes participe à la restitution de l’histoire du Gabon et des grandes figures de son aventure politique.
N’étant pas historien mais ayant agi comme tel, le Pr. Marc-Louis Ropivia a dit s’être démarqué de l’imposture pour rendre une copie propre de cette « épopée ». Puis, convoquant l’histoire, constate que « lorsque les migrations protohistoriques ou historiques aboutissent à l’implantation primitives de tel groupe ethnolinguistique dans tel espace géographique de l’histoire, chaque historien entreprend d’établir l’antériorité de son groupe dans l’occupation spatiale » ; « quand la mythologie de l’époque précoloniale évoque les affrontements interethniques réels ou supposés, chaque membre d’une communauté, chaque historien revendique la victoire de son ethnie ». L’auteur mentionne ainsi un appel à la réhabilitation de l’écriture d’une histoire nationale crédible, et affranchie de tout préjugé chauvin.