En 2007, il eut l’option de la mise en place des délégations spéciales à la fin des mandats des élus locaux au Gabon. Des personnalités faisant partie des différentes administrations furent donc désignés pour diriger ces délégations provinciales.
Ce fut une prise de risque de la part de l’Etat car certains de ces personnalités étaient pour ainsi dire politiquement et même administrativement irresponsables.
En effet, ces personnalités n’ayant pas à rendre compte de leur gestion aux populations, n’avaient donc pas le souci de bien gérer ces municipalités car elles n’avaient pas été élues et ne craignaient donc pas la sanction politique.
Bien au contraire, ce fut du profito situationnisme effréné et même de la pépette délinquance mafieuse illustrée par un ratio important de fausses pièces d’état civil et aux abus administratifs. Des actes restés impuni à ce jour et qui figurent un passif des élus locaux qui ont succédé aux délégations spéciales car l’administration est continue.
Au plan budgétaire, ce fut une aubaine pour ces fonctionnaire d’accumuler leur rémunération de base d’origine avec celle des délégations spéciales. Et des dépenses supplémentaires pour l’Etat. De même, il n’y avait aucun vote budgétaire qui est une forme de contrôle interne du budget.
En revanche la prorogation des mandats des élus locaux actuels aurait comme avantage de responsabiliser les gérants de collectivités malgré la fin de leur mandat. Car la grande majorité d’entre eux comptent briguer de nouveau les suffrages des populations, qu’ils auront le souci de bien administrer par crainte de la sanction politique aux élections.
De plus, en cas de prorogation des mandats des élus locaux, se poursuivrait le fonctionnement démocratique et quasi normal de ces collectivités locales comparativement à l’état d’exception ou de circonstance exceptionnelle plutôt arbitraire que démocratique qui caractérise les délégations spéciales.
Au plan budgétaire, plusieurs mairies viennent de voter leurs budgets de l’année 2013, ce qui voudrait dire que les élus locaux actuels auraient déjà débuté l’exécution de l’exercice 2013 qui ne tient pas compte des délégations spéciales. D’où que leur mise en lace susciterait une gymnastique budgétaire finalement évitable par la prorogation des mandats.
Au demeurant, les mandats des élus municipaux, quoique provenant du suffrage des populations, ne sont pas des mandats constitutionnels comme ceux des députés et des sénateurs. Les mandats sont fixés par la loi sur la décentralisation, et les mairies et les conseils départementaux sont institués par la même loi sur la décentralisation. Ils pourraient en ce sens être prorogés par le ministère de tutelle de la décentralisation et des collectivités locales.