L’Agence judiciaire du Trésor se verrait actuellement construire un immeuble dans l’enceinte du tribunal de première instance de Libreville.
Initialement destiné pour l’édification d’un immeuble inter-cour devant accueillir les services de la Cour des comptes, du Conseil d’État et des éléments du secteur judiciaire de la justice, éparpillés dans la capitale gabonaise, l’espace réservé à cet effet au palais de Justice de Libreville, serait, selon l’hebdomadaire Échos du Nord, devenu la propriété de l’Agence judiciaire du Trésor également sans locaux.
Cet imbroglio foncier impose à près de 250 magistrats d’être dispersés à travers leurs différents services disséminés ici et là comme c’est le cas du Conseil d’État qui était logé à l’immeuble «Alusuisse» et qui par la suite a été obligé d’aménager dans les bureaux de la Cité de la démocratie avec certains de ses agents et d’autres dans un immeuble à Kalikac dans le premier arrondissement de la commune de Libreville.
Selon Échos du Nord, «la présence physique de l’AJT dans le périmètre du palais de justice de Libreville peut très bien être interprétée comme un moyen pour l’État de marquer à la culotte les juges qui devront connaître les faits dans lesquels il serait mis en cause».
Selon plusieurs observateurs interrogés par le même hebdomadaire, il importe de savoir si le ministère du Budget, tutelle de la direction générale du Trésor, ne pouvait pas trouver ailleurs un endroit plus neutre pour abriter ce service chargé du mandat légal de représentation de l’État devant les juges ?
Pendant que l’on demande à l’appareil judiciaire gabonais d’être un peu plus efficace et impartial dans un environnement où, le corps judiciaire broie du noir, avec un tableau peu reluisant et des conditions de travail exécrables pour plusieurs de ces juridictions, les autorités gabonaises semblent encore corser l’équation alors qu’on clame la volonté d’avoir dans le pays une «justice forte».