Réunis ce jeudi 28 mars 2013 à l’Université Omar-Bongo, les membres du syndicat national des enseignants-chercheurs du Gabon (Snec) et de la Force de réflexion et d’actions pour l’enseignement supérieur (Frapes) ont annoncé leur décision de poursuivre la grève enclenchée le 2 février 2013.
L’annonce a été faite au cours d’un point de presse à l’Université Omar-Bongo. Après en effet un préavis de dix jours, les enseignants du supérieur avaient dû suspendre leurs enseignements pour entamer, le 2 février, un mouvement d’humeur. Jusqu’ici, malgré des annonces qui semblent dire que des voies et des moyens sont mis en œuvre pour rechercher et apporter des solutions aux revendications des enseignants, ceux-ci assurent ne rien voir venir.
Le passage à l’Assemblée nationale du ministre de l’Enseignement supérieur, Séraphin Moundounga, serait à l’origine de cette nouvelle levée de bouclier, décidée lors l’Assemblée générale de ce 28 mars 2013. Séraphin Moundounga avait, en effet, notamment affirmé, après l’interpellation du député Paul Nang Ndong, qu’«il n’y aura pas d’année blanche. Les mesures prises par monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, seront appliquées conformément à la procédure réglementaire, et au besoin, la procédure législative sera engagée. Le tout, à la plus grande satisfaction des enseignants-chercheurs et chercheurs méritants et dévoués, et au bénéfice des étudiants dont la réussite et l’amélioration du niveau doivent être désormais les objectifs principaux de chaque enseignant».
Le ministre de l’Enseignement supérieur avait ajouté : «l’attente déjà longue… est une attente nécessaire. Il ne faut pas précipiter l’accouchement de son épouse parce qu’on a besoin de toucher rapidement des allocations familiales. Cela viendra un jour. Plus, la grossesse arrivera à terme, mieux l’enfant à naître sera vivant, viable et beau. Tout ce que le Président de la République décide depuis 2009, s’accomplit toujours. Les preuves sont palpables, dans tous les secteurs».
A ce sujet, le site Gabonews.com relève que «les syndicats considèrent que cette attente n’est pas justifiée et que les promesses du chef de l’Etat en faveur de leur corporation qui est «une corporation d’élite» doivent nécessairement prendre forme. Les enseignants-chercheurs ne comptent pas assumer une éventuelle année blanche et mettent le gouvernement face à ses responsabilités».
Les enseignants-chercheurs réclament notamment la revalorisation salariale promise par le chef de l’État en décembre 2011 et qui devait être effective en janvier 2012. «Nous avons constaté que cette mesure n’a connu aucune avancée. Il faut rappeler que le 16 août 2011, le président de la République annonçait déjà cette intention qui s’est confirmée le 31 décembre de la même année (…) Malheureusement, un an après, aucun élément n’a évolué», avait déploré Jean Remi Yama, président du Snec.
Vraisemblablement, les enseignants ne veulent plus lâcher du lest. Et dans ce contexte, le bras de fer se durcit. Ce, d’autant plus que les syndicats annoncent des actions fortes dans les prochains jours.