La réorganisation des différents maillons du secteur de la pêche, dont les contours ont été brossés, le 26 mars dernier, par la directrice générale de la pêche et de l’aquaculture, Lois Allela, amorce une nouvelle étape avec l’interdiction d’exporter la sardine fumée made in Gabon.
Les opérateurs économiques concernés par la manipulation des produits de la pêche (pêcheurs, transporteurs, écailleurs, transformateurs de poison, vendeurs) et même les consommateurs ont été avertis, le 30 mars à travers un communiqué du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement Rural, de l’interdiction d’exporter la sardine fumée produite au Gabon pour une durée de six mois.
Cette décision temporelle qui fait suite à la pénurie récurrente de ce produit sur le marché local, vise la réorganisation du secteur de la pêche de sardine, entièrement sous le joug d’exploitants expatriés mais aussi à favoriser la reproduction de cette espèce sur les côtes nationales. Très prisée dans la sous région mais aussi du côté des pays de l’Afrique de l’ouest (Bénin, Togo) la sardine qui compte pour un basic de l’alimentation des Gabonais, vient souvent à manquer ou à enregistrer une inflation consécutive à cette raréfaction, malgré le fort tonnage produit chaque année au Gabon.
Selon les statistiques de la Direction générale de la pêche, plus de 9000 tonnes de prises de ce poisson sont réalisées chaque année. Transformée en poisson fumé dont la conservation est garantie sur une longue période, une grande partie de ce tonnage est malheureusement exportée hors du territoire national entrainant souvent la pénurie de cette ressource alimentaire accessible à toutes les couches de la population du fait de son faible coût.
Pour tenter de réguler le secteur et garantir une disponibilité totale de ce produit riche en apport calorique modéré malgré sa chair semi-grasse, sur l’ensemble du territoire national et dans les assiettes de la population gabonaise, une opération sera lancée ayant pour objectif la maîtriser de toute sa chaine de production et distribution, donc de la pirogue à l’assiette du consommateur. Il s’agira de savoir comment la ressource est pêchée, comment elle est manipulée une fois arrivée chez le transformateur, quels sont les moyens utilisés pour le fumage, etc.
Le coût moyen d’un tas de sardine fumée, aliment incontournable dans la gastronomie du Gabonais, riche en acides gras polyinsaturés, les fameux Oméga 3, est de 200 francs CFA dans les différents marchés de Libreville, pour environ quatre poissons. Un coût que les clients jugent pourtant trop élevé.