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Le rire aux éclats des crimes rituels

squeletteAppelée de tous ses vœux par la population gabonaise, la marche pacifique de protestation contre les crimes rituels, prévue 13 avril à Libreville, n’aura pas lieu. Et pour cause, le gouvernement a adressé une «fin de non-recevoir» à cette initiative lancée par les «Gabonais du net» et l’association de lutte contre le crime rituel (ALCR) de Jean Elvis Ebang Ondo.

Dans une correspondance datée du 10 avril, trois jours avant ladite manifestation, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, a répondu au courrier de Jean Elvis Ebang Ondo, dans laquelle il assure avoir «accusé réception de votre correspondance du 28 mars 2013 pour laquelle vous avez sollicité du département dont j’ai la charge, l’autorisation d’organiser une marche pacifique (…) visant à dénoncer la recrudescence des crimes dont sont victimes les femmes et les jeunes filles de notre pays».

Malheureusement, pour les organisateurs de l’évènement et, certainement pour les milliers d’adhérents et sympathisants, le ministre de l’Intérieur souligne qu’en sa «qualité de comptable de la gestion de l’ordre public sur le territoire national», il juge «inopportune l’organisation d’une marche tendant à dénoncer la recrudescence des crimes sus-indiqués ; cette manifestation saluée par la population gabonaise dans son ensemble, peut faire l’objet d’une réunion suivie d’une déclaration transmise sous forme de mémorandum à Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat».

Cette raison suffit-elle seule à interdire cette manifestation, pourtant «saluée par la population gabonaise dans son ensemble», comme l’a lui-même reconnu le ministre Ndongou ? Dans ce cas, pourquoi n’avoir pas convoqué les auteurs de cette initiative et mettre un veto sur cette question ? Sur les réseaux sociaux, d’où est parti ce mouvement de dénonciation, cette interdiction sonne mal aux oreilles et est pour le moins étonnante aux yeux de nombreux gabonais qui manifestent leur mécontentement.

«Monsieur le ministre on voit que vous n’avez pas perdu de parents lors de ses crimes rituels mais pour ceux qui ont perdu un proche, cette marche représente une façon pour eux de dire Plus jamais ça ! Militants ou opposants nous sommes tous contre ce refus, car dans la lettre que nous avons lu, il n y a aucune raison valable pour ce refus», peut-on lire en commentaire adossée à la lettre du ministre de l’Intérieur, publié sur Facebook par «Infos Kinguélé».

«Comment comprendre qu’à l’étranger, hors du Gabon, les autorités comprennent l’importance de faire cette marche pour des gens qui ne sont pas chez eux et que chez nous-mêmes, sur notre propre sol, nos propres autorités refusent de nous accorder ce même droit de nous exprimer collectivement ?», s’interroge-t-on sur le réseau social. Mais à y regarder de près, la lenteur avec laquelle le gouvernement a réagi présageait un refus.

Car, en donnant son aval pour un tel évènement, le gouvernement n’aurait-il pas officiellement avoué, à la face du monde, l’existence de ces pratiques d’un autre âge, entachant ainsi l’image dorée que le pays essaye de se façonner à l’international ? Par ailleurs, Alain Claude Bilie Bi Nze, porte-parole de la présidence gabonaise, semble avoir donné la voie au gouvernement en stigmatisant, il y a quelques semaines, ledit mouvement de contestation arguant que celui-ci avait «créé une psychose à l’étranger et taché l’image du Gabon perçu dorénavant comme un pays de cannibale».

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