Alors que la sardine fumée est actuellement sous le joug d’une interdiction à l’exportation, la direction générale de la Pêche et de l’Aquaculture vient de mettre la main sur une importante cargaisonde cette ressource halieutique, en partance pour le Cameroun.
A en croire la directrice générale de la Pêche et de l’Aquaculture, Lois Allela Nontsé, relayée par L’union, c’est au cours d’une opération de collecte de données scientifiques sur la réorganisation de la Pêche au Gabon que les agents ont surpris les contrevenants alors qu’ils étaient en train de charger les deux camions en partance pour le Cameroun, au départ du port-môle de Libreville.
«Nous avons cherché un renfort et les éléments de la gendarmerie nautique nous ont aidé à arrêter les contrevenants et à saisir leurs chargements avant de les immobiliser au port-môle de Libreville», a expliqué directrice générale de la Pêche et de l’Aquaculture, soulignant que la saisie est estimée à plus de 40 tonnes.
Les opérateurs économiques concernés par la manipulation des produits de la pêche (pêcheurs, transporteurs, écailleurs, transformateurs de poison, vendeurs) et même les consommateurs ont été avertis, le 30 mars dernier, de l’interdiction d’exporter la sardine fumée produite au Gabon pour une durée de six mois.
Cette décision temporelle qui fait suite à la pénurie récurrente de ce produit sur le marché local, vise la réorganisation du secteur de la pêche de sardine, entièrement sous le joug d’exploitants expatriés mais aussi à favoriser la reproduction de cette espèce sur les côtes nationales. Très prisée dans la sous-région mais aussi du côté des pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Togo) la sardine qui compte pour un basic de l’alimentation des Gabonais, vient souvent à manquer ou à enregistrer une inflation consécutive à cette raréfaction, malgré le fort tonnage produit chaque année au Gabon.
Selon les statistiques de la Direction générale de la pêche, plus de 9000 tonnes de prises de ce poisson sont réalisées chaque année, dont 98% sont exportées clandestinement. Le coût moyen d’un tas de sardine fumée, aliment incontournable dans la gastronomie du Gabonais, riche en acides gras polyinsaturés, les fameux Oméga 3, est de 200 francs CFA dans les différents marchés de Libreville, pour environ quatre poissons. Un coût que les clients jugent pourtant trop élevé.
«En interdisant l’exportation de la sardine, nous voulons rendre cette denrée disponible en termes de quantité et accessible en termes de prix sur l’ensemble du territoire national. Nous encourageons d’ailleurs les opérateurs nationaux à s’investir dans ce secteur d’activité pour que les ménages du Gabon aient accès à la sardine fumée», a conclu Lois Allela Nontsé