Alors que le renouvellement de l’accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Gabon, arrivé à échéance le 2 décembre 2011, coinçait au sujet d’une clause sur le respect des droits de l’homme et le paiement de compensations financières pour les prises de poissons, les deux parties sont finalement parvenu à s’entendre et ont reconduit un nouvel accord. De l’argent pour les nababs de la direction gabonaise des pêches.
Selon un échange noté sur europarl.europa.eu, le forum de discussion du parlement européen, L’Union européenne et le Gabon ont paraphé, le 24 Avril dernier, un nouveau protocole d’accord de partenariat sur la pêche. Le nouveau protocole qui court sur trois ans, permettra à la flotte européenne de pêcher dans les eaux du Gabon après plus d’un an d’interruption, suite à l’expiration, le 2 décembre 2011, de la convention précédente.
Le nouvel accord donne la possibilité à 27 thoniers senneurs et 8 canneurs, de pêcher le thon et d’autres espèces migratoires dans les eux territoriales du Gabon, sur la base d’un tonnage de référence de 20 000 tonnes. En retour, l’UE accordera Gabon une rémunération annuelle de 1,35 million d’euros, dont 450 000 euros sont destinés au soutien de la politique de la pêche du Gabon. Les frais des propriétaires européens de navires seront augmentés. L’appui sectoriel a été augmenté de façon significative par rapport au protocole précédent, expiré en 2011, dans le but notamment de soutenir le nouveau plan stratégique du Gabon, dénommé «le Gabon Bleu» pour une meilleure gouvernance des pêches, la protection des ressources halieutiques et le contrôle des eaux territoriales du pays.
Ce protocole permettra de renforcer la coopération entre les deux parties, en particulier dans leur lutte contre la pêche INN (Illicite, Non déclarée et Non réglementée). Le contrôle des activités de pêche et la déclaration des prises seront améliorées grâce à l’utilisation du système de communication électronique (ERS – journaux de bord électroniques), en plus du Système de surveillance des navires par satellite (VMS).
L’accord permettra également de développer une politique de pêche durable englobant une exploitation responsable des ressources halieutiques, une aide aux populations côtières et la création de petites industries locales de congélation et de transformation dans le cadre d’une coopération économique et scientifique globale. Les deux parties se sont engagées à respecter pleinement toutes les recommandations formulées par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA). Conformément à la réforme de la politique commune de la pêche de l’UE.
Le protocole comprend également une clause sur le respect des droits de l’homme. Pour mémoire, durant le premier trimestre de l’année 2012, les deux partenaires n’étaient pas parvenus à renouveler ce troisième accord de pêche au thon. Les négociations avaient notamment buté sur la volonté de la partie européenne d’inclure un point relatif au respect des droits de l’homme, ce que les négociateurs gabonais avaient refusé. Les experts gabonais n’étaient pas également tombés d’accord sur le montant que l’UE doit verser pour la contribution portant sur le tonnage de référence.
Malgré ce happy-end, on devrait tout de même déplorer que, plutôt que de développer une véritable industrie de la pêche, les autorités gabonaises de ce secteur se contentent des recettes engendrées par la vente de ces licences et autres conventions. Il est de notoriété publique l’argent reçu de l’UE fabrique les nababs que deviennent la plupart de ceux qui ont occupé le poste de directeur général des Pêches. On ne sait d’ailleurs quelle est la destination des fonds engendrés par ces accords et par l’octroi des licences de pêche, si ce n’est le paiement de quelques fonds communs aux fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement Rural.
