Une coalition syndicale, associée au cabinet d’expertise Nerti-Gabon, a lancé le 20 octobre à Libreville la campagne de sensibilisation sur l’utilité et l’utilisation de la trousse de premiers soins auprès des transporteurs terrestres. Face à la non application effective des deux arrêtés ministériels portant obligation aux transporteurs terrestres d’embarquer à bord une trousse de premiers soins, les syndicats ont décidé d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces arrêtés en relayant l’information aux principaux acteurs concernés sur le terrain. Dans le cadre du renforcement du plan de sécurité routière au Gabon, le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTEG), la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL) et l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC), associés au cabinet d’expertise Nerti-Gabon, ont lancé le 20 octobre la seconde phase de leur campagne de sensibilisation pour répandre l’embarquement des trousses de premiers soins chez les transporteurs terrestres.
Après la première phase de l’opération lancée le 18 octobre dernier auprès des auto-écoles et des entreprises concernées de la capitale, la coalition syndicale et Nerti-Gabon se sont rapprochés des différents acteurs du transport terrestre, les chauffeurs de taxis, les transporteurs suburbains ou encore les transporteurs extra urbains.
Le gouvernement avait récemment promulgué deux arrêtés ministériels rendant obligatoires les trousses de premiers soins dans les véhicules destinés au transport terrestre. Mais face à la non application effective de ces mesures gouvernementales, les syndicats ont décidé d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces réformes.
«Dans le cadre de notre activité de transport des grumes, nous constatons malheureusement trop des décès qui surviennent après un accident faute de premiers soins adaptés ou de mauvaise manipulation des victimes», a expliqué madame Medza M’Allogho.
«La présence, non seulement d’une trousse de premiers secours, mais aussi la formation des conducteurs aux gestes de premier secours et une bonne chose pour tous les usagers de la route» a poursuivi madame Medza M’Allogho.
«Nous ne pouvons que soutenir toute initiative du gouvernement qui vise à mieux protéger le salarié. Beaucoup d’employés de notre pays disposent de véhicules de service, nous devons donc répondre aux exigences des articles 198, 200 et 201 du code gabonais du travail qui fait obligation à l’employeur d’équiper tout lieu de travail des outils de premiers secours», a expliqué Camille Mombo Mouelet, président de la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL).
«C’est une mesure gouvernementale de référence car bien qu’étant une charge supplémentaire, nous pouvons nous plier à cette exigence qui a pour objet de renforcer notre sécurité, et celle de nos clients. C’est pourquoi l’objet de toutes ces réunions vise à mieux préparer la mise en application de ces deux textes», a rappelé le président du SYLTEG, Jean Robert Menié.
Les termes de ces deux arrêtés ministériels exigent par ailleurs que la trousse de premiers soins soit homologuée, mais aussi qu’elle soit exclusivement commercialisée dans les pharmacies et avec la régulation des experts du cabinet Nerti-Gabon.
Le 6 septembre dernier, l’ex-ministre gabonais des Transports et de l’Aviation civile, Dieudonné Mouiri Boussougou, avait lancé un appel d’offres pour l’acquisition de 1000 alcootests et deux radars pour renforcer la sécurité routière sur l’étendue du territoire national.
Les premiers facteurs des accidents de la circulation au Gabon sont la vitesse, responsable d’un accident mortel sur deux, suivi de l’alcool, auquel on impute un accident mortel sur trois, et enfin les infrastructures. Une étude internationale prévoit que d’ici 2020, si rien n’est fait pour réduire considérablement ces données dans les pays à revenus faibles ou moyens, le nombre d’accidents devrait augmenter de 80%. Les accidents de route représentent aujourd’hui la troisième cause mondiale de mortalité et d’invalidité.