Suite à l’arrêt du championnat national de football, le ministre des Sports, Séraphin Moundounga, a réuni, le 15 mai à Libreville, les responsables des clubs et de la ligue nationale de football (Linaf) pour déterminer les raisons de cette interruption.
L’examen du problème a clairement démontré que les raisons ayant conduit les responsables des clubs à suspendre leur participation au championnat national concernent pour l’essentiel la mise à disposition tardive des fonds destinés aux rémunérations des joueurs. Une situation imputable à la Linaf qui, selon Séraphin Moundounga, a déposé avec beaucoup de retard les justificatifs des premiers décaissements effectués par le ministère du Budget.
En effet, selon les textes en vigueur, le décaissement de la deuxième tranche de la subvention ne peut se faire tant que la Linaf n’a pas présenté, aux services compétents, les documents attestant de la régularité de l’utilisation des sommes préalablement perçues par elle, au titre du premier versement. Une situation préoccupante pour les dirigeants de club qui soulignent que le championnat est la principale source de revenus de la quasi-totalité des joueurs de première division.
Le président de la Linaf, Joël Birinda, quant à lui, a mis les présidents de clubs face à leurs obligations. En effet, les joueurs de chaque équipe perçoivent un salaire mensuel de 400 000 francs CFA, complété par les clubs à hauteur de 150 000 francs CFA minimum. Selon plusieurs indiscrétions, le dépôt tardif des documents justificatifs auprès du ministère du Budget a été voulu, la Linaf n’ayant plus en charge la gestion de la manne financière décaissée par les pouvoirs publics dans le cadre du projet de professionnalisation du football.
En effet, au lancement de la professionnalisation du football au début de la saison, la Linaf avait annoncé une subvention de 10 milliards de francs CFA, qui seraient gérés par elle. Si le ministre a assuré ne ménager aucun effort pour accélérer le processus de décaissement de la seconde tranche de la subvention, les présidents de club ont conditionné la reprise du championnat par le versement intégral des salaires aux joueurs.