A l’issue de son séjour librevillois, le président du Centre national de transition (CNT) de la République centrafricaine, Michel Djotodia, a quitté le Gabon avec, dans son escarcelle, un accord pour la lutte contre le braconnage.
L’accord consiste à réorganiser le système de gestion du réseau d’aires protégées de la République centrafricaine, actuellement menacé par le braconnage d’éléphants à grande échelle. D’autant qu’environ 26 éléphants ont été tués dans le parc national Dzanga Sangha au début du mois dans la forêt de Dzanga Bai. Ce site, dans le Sud-ouest de la RCA, déclaré patrimoine mondial, reçoit quotidiennement entre 50 et 200 éléphants immigrants.
En vue de mettre un terme au braconnage qui sévit dans cette partie du pays, une délégation de lAagence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon conduite par Mike Fay, conseiller spécial du président gabonais, qui a participé à la classification du parc national de Dzanga-Ndoki il y a 30 ans, s’est rendu le 16 mai à Bayanga, en RCA, afin de travailler avec le gouvernement pour la mise en place d’une stratégie visant à sécuriser et rétablir les activités de conservation.
La mission gabonaise a indiqué aussitôt que la sécurité était actuellement revenue dans la zone et préconisé que le travail de restauration de la protection du parc et de sa richesse doit immédiatement être entamé. Dans cette optique, Richard Ruggiero du Service de la Vie sauvage du gouvernement américain (US Fish and Wildlife Service) a fait savoir qu’«il faut immédiatement lancer des actions de protection et appuyer les capacités des agents. En protégeant les éléphants, on protège les populations locales par la création de pôles de bonne gouvernance. La coopération internationale vient en aide aux humains comme aux animaux».
La coopération ainsi nouée permet au Gabon d’accompagner la RCA dans l’augmentation de sa capacité d’intervention, à développer une agence nationale des parcs en République centrafricaine, d’assurer la formation du personnel travaillant pour la conservation et la gestion des aires protégées. A la suite de la signature de cet accord, des agents de l’ANPN ont été instruits par Ali Bongo pour rejoindre la RCA aux fins d’assurer des formations intensives aux personnels locaux.
Par ailleurs, le président Ali Bongo a exprimé l’espoir que les organisations sous régionales de coopération et de préservation de l’environnement (CEEAC, COMIFAC, RAPAC) et des organisations non gouvernementales de conservation accompagnent le Gabon et la République centrafricaine pour répondre à ce défi. «Il y a un lien direct entre l’ivoire tâchée de sang (blood ivory) et la stabilité en Afrique. Ainsi ce drame dépasse la simple question de l’environnement. Nous devons tous travailler ensemble pour restaurer la bonne gouvernance en République centrafricaine, protégeant tout à la fois les populations et la biodiversité», a fait savoir le président gabonais.